Les effluves de la révolution de Jasmin lui caressent les narines. Hier, Olivier Besancenot a déserté son bureau de poste de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) pour venir humer leparfum de contestation qui flotteà Tunis, le temps d’un voyage express qui s’achèvera ce soir.
Sur l’avenue Habib-Bourguiba, principale artère de la capitale tunisienne, le porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ne cache pas son enthousiasme.
«C’est la première fois que je connais une révolution en cours. Le soulèvement d’un peuple qui renverse sa propre dictature !» souffle celui qui assure être venu pour «apprendre un processus révolutionnaire» et soutenir celui qui se déroule en Tunisie.
Au programme: rencontres et échanges avec des «camarades». Le leader du NPA devait également passer une partie de la nuit sur l’esplanade de la casbah, au milieu des manifestants qui font le siège devant les locaux du gouvernement. «C’est hallucinant de les voir tous là, s’émerveille-t-il, les yeux pétillants. On peut se dire que la révolution, c’est possible.»
Lyrique, il évoque les drapeaux, «l’ébullition» et «la vapeur du souffle révolutionnaire qui continue à pousser». Des souvenirs qui n’ont pas fini de l’inspirer: «L’idée que le peuple peut faire irruption sur la scène politique, on en aurait bien besoin.» Du coup, Besancenot se prend à rêver: «Vous imaginez ça devant l’Elysée ? Ça aurait de la gueule, non ?»