Publié le Samedi 28 août 2010 à 09h48.

"NPA : un mois de septembre "où tout est possible" (le Monde du 28 août)

Le NPA a donné le ton à sa rentrée politique en organisant un meeting unitaire contre la réforme des retraites, lors de son université d'été, vendredi 27 août, à Port-Leucate (Aude). Olivier Besancenot avait invité l'ensemble de la gauche syndicale et politique ; mis à part la CGT et le PS, tous avaient répondu présents.

Devant 800 militants, les uns et les autres ont donné de la voix pour appeler à la mobilisation. De Willy Pelletier (Fondation Copernic) enjoignant à "bloquer le pays s'il le faut" à Azwaw Djebara (Unef) appelant les jeunes à se joindre à la manifestation pour "faire entendre la voix de ceux qui cotiseront demain", en passant par Jean Marie Harribey (Attac) réclamant "une grève générale", l'ambiance était à l'unisson : obtenir le retrait du projet. "Il faut multiplier les appels unitaires. Le but, c'est de gagner" a lancé de son côté Christian Mahieux (Solidaires) sous les vivats.

Les politiques invités y sont allés de leur formule : "le 7 septembre, il faut solder les comptes de ce gouvernement ", a lancé Eric Coquerel du Parti de gauche. "C'est la mère de toutes les batailles où on a beaucoup à gagner et aussi beaucoup à perdre", a enchaîné Alain Lipietz des Verts, tandis qu'Eric Corbeaux (PCF) appelait à "une tempête sociale pour balayer cette réforme".

 

"LA RÉVOLTE POPULAIRE, SEULE ANTIDOTE À LA CRISE ÉCONOMIQUE"

C'était du velours pour le porte-parole du NPA. "Autour de la réforme des retraites, il y a beaucoup du rapport de forces global entre les classes, entre les exploiteurs et les exploités, qui se joue", a-t-il expliqué d'entrée. Il faut donc "agir collectivement" car "la révolte populaire est la seule antidote à la crise économique". Alors foin des désaccords au sein de la gauche, il faut "marcher séparément et frapper ensemble sur les retraites", ajoutait-il reprenant le vieux mot d'ordre trotskiste.

La rentrée de septembre avec sa grève appelé du 7 septembre doit être une bataille victorieuse car - le leader du NPA y croit – "la crise sociale peut se transformer en crise politique puis en crise de régime". Mais ce ne sera possible qu'à une condition, a prévenu M. Besancenot : "c'est que dans le camp de la gauche, on ne tremble pas. Il faut tenir bon pour réclamer, non pas la réécriture du projet de loi mais son retrait". Alors, parce que "la rue a un pouvoir qui peut être plus fort que celui du gouvernement", Olivier Besancenot a appelé bien sûr à "la grève générale dans un mouvement d'ensemble". Avant de mettre en garde l'ensemble de la gauche : "beaucoup de l'issue de 2012 se joue dans la bataille des retraites".

Chauffée après la dizaine d'intervenants, la salle scandait :"tous ensemble, tous ensemble, grève générale". Michel David, un des leaders de la Confédération paysanne l'avait rassurée : "Si vous décidez de faire la grève générale, nous allons vous nourrir pendant ce temps".

Sylvia Zappi