Publié le Mercredi 20 octobre 2010 à 16h12.

Besancenot, "comme un poisson dans l'eau", appelle à des actions "radicales"

PARIS, 20 oct 2010 (AFP) - Olivier Besancenot, "comme un poisson dan l'eau" dans le mouvement contre la réforme des retraites, appelle à de actions "radicales" afin que "la rue" fasse plier le gouvernement, espérant ainsi remettre en selle le Nouveau Parti Anticapitaliste après ses échecs électoraux.   "Face à la radicalisation du gouvernement, il faut assumer des actions plus radicales" : blocages, opérations-escargots et "tout ce qui est décidé démocratiquement et collectivement" par les salariés, explique-t-il souhaitant "la grève générale jusqu'à la victoire", à savoir le retrait du projet de loi.   Mardi, au coeur de la manifestation parisienne, le porte-parole du NPA distribuait des faux billets de 500 euros, "Woerth, Sarkozy, dehors, parce qu'ils le valent bien".   Mercredi matin, le facteur de Neuilly, en grève reconductible depuis plus d'une semaine avec des postiers des Hauts-de-Seine, a bloqué brièvement un centre de tri à Nanterre, pendant que des militants du NPA collaient des affiches anti-Sarkozy et lançaient des oeufs sur la façade du siège parisien de l'UMP, rebaptisée "Usurpateurs, Manipulateurs, Profiteurs".   "On est dans un semaine historique, ça continue à monter et ça se radicalise en même temps, se réjouit-il. C'est pas tous les quatre matins qu'on a les cheminots qui reconduisent la grève, qu'il y a une pénurie de pétrole en perspective et que la jeunesse déboule dans les rues".   Très actif depuis le début du conflit, celui qui rêve d'"un mai 68 aux couleurs du XXIe siècle", assure à l'AFP se trouver "comme un poisson dans l'eau" dans ce contexte de "révolte globale".   Pour Olivier Besancenot, qui appelle "au calme les forces de l'ordre" et dénonce les "solutions autoritaires" du chef de l'Etat qui "n'a aucun mandat pour cette réforme, "la légitimité est dans le camps de la rue aujourd'hui".   Quand Daniel Cohn-Bendit propose un Grenelle gauche-syndicats pour élaborer une réforme d'ici 2012 plutôt que la grève générale, Pierre-François Grond, de la direction du NPA, grince. Selon lui, l'ex-leader étudiant s'est "embourgeoisé dans son Parlement européen".   Et le référendum retraites proposé par Jean-Luc Mélenchon ? "Le pouvoir est dans la rue, il n'y a pas de solutions institutionnelles", affirme ce responsable d'un parti favorable au retour aux 37,5 annuités pour tous.   Au NPA, qui tient son congrès en décembre sur ses "réponses à la crise", on respire à plein nez cet "air agréable" de mobilisations qui "rebooste tout le monde", explique Sandra Demarcq, une dirigeante du parti créé en février 200 sur les bases de la Ligue communiste révolutionnaire.   Cette séquence sur les retraites, "c'est notre vrai baptême", assur Pierre-François Grond, après les échecs aux européennes (4,9%) et au régionales (2,5%), loin derrière le Front de gauche.   Sans annoncer de nouvelles adhésions, beaucoup de "nouveaux contacts" s prennent dans les manifestations et sur le site internet du "parti de luttes", se félicite Sandra Demarcq : "On est en phase".   Finies les polémiques avec les organisations syndicales et les attaques anti-Parti socialiste (PS), Olivier Besancenot s'est affiché avec Benoît Hamon en septembre et le NPA se veut "unitaire pour deux" dans les luttes, tout en faisant de l'indépendance du PS sa marque de fabrique aux élections. Un message à l'adresse du Front de Gauche.   Face à Jean-Luc Mélenchon qui lorgne l'électorat radical, Olivier Besancenot, qui jouit d'une forte popularité (56% de "bonnes opinions", selon l'Institut français d'Opinion publique), devrait se lancer dans une troisième campagne présidentielle en 2012, poussé par la direction du NPA, même si, pour sa part, il rechigne à se présenter.   jud/rh/jpa