Publié le Vendredi 27 août 2010 à 16h32.

Besancenot "motivé pour 100" pour faire plier Sarkozy (AFP)

PORT-LEUCATE (Aude), 27 août 2010 (AFP) - Le NPA, qui se remet de son revers des régionales, met le cap sur la rentrée sociale avec un Olivier Besancenot "motivé pour 100" pour faire plier le gouvernement sur les retraites et obtenir la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012.   Avec les manifestations des 4 et 7 septembre sur la politique sécuritaire et les retraites, "la rentrée aura lieu à l'heure", prévient le facteur de Neuilly, à quelques heures d'un meeting "unitaire" sur les retraites avec de représentants de la Fondation Copernic, d'Attac, du Parti de gauche, du PCF et des Verts, point d'orgue de l'université d'été du NPA à Port-Leucate (Aude).   Il s'agit de "mettre un trait d'égalité entre un gouvernement raciste et un gouvernement au service des intérêts d'une minorité sur les retraites", assure Omar Slaouti, candidat NPA aux européennes en Ile-de-France qui pourrait devenir un des prochains porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste.   Militant pour le "retrait pur et simple" du projet, Olivier Besancenot qui se dit "motivé pour 100" pour une "victoire" face au gouvernement, estime que "la question des retraites aura une incidence sur le rapport de force global en vue de la présidentielle.   "L'issue de 2012 et la potentielle défaite de Sarkozy se jouent dans cette bataille", assure-t-il, lançant une nouvelle pique au PS: "l'abrogation de la réforme des retraites ne peut pas être une promesse pour 2012" car "on nous a  déjà fait le coup des promesses d'abrogation de lois de droite par un gouvernement de gauche !   Dans un parti en "crise existentielle", M. Besancenot, qui avait observé un silence médiatique après la "gamelle" des régionales (2,5%), se relance fustigeant la "politique libérale du gouvernement qui favorise les plus riches et joue sur les peurs".   Pour autant, malgré ce discours de candidat, le postier de Neuilly, 36 ans, rechigne à se présenter en 2012, lui qui fut déjà de la campagne en 2002 (4,2%) et 2007 (4,1%).   Le dernier sondage TNS-Sofres le hisse entre 7 et 9% selon les opposants devant Jean-Luc Mélenchon (4-5%).   Mais ce partisan de "l'abolition de la fonction présidentielle" garantit vouloir "discuter du scénario avant le casting". "S'il n'y a que de universités d'été qui parlent de 2012, Sarkozy a déjà gagné", lance Besancenot, allusion à peine voilée aux socialistes réunis à La Rochelle.   "Olivier n'a jamais eu envie de se présenter à aucune élection" mais au NPA, "personne n'a envie" d'y aller, ce qui est "plutôt sain" car "la personnalisation est très pénible", explique Alain Krivine, figure trotskiste du mouvement.   Pourtant, dans une élection "où l'incarnation personnelle compte énormément", le NPA "ne peut pas se passer de la candidature Besancenot" toujours populaire, sinon à accepter un simple "témoignage" avec un postulant inconnu du public, estime Frédéric Dabi (Ifop) qui fait le parallèle avec le MoDem et son patron, François Bayrou.   Une "conférence nationale", sorte de "mini-congrès", devrait trancher la question en juin 2011, dans un parti à la recherche de nouvelles figures.   Une liste d'une dizaine de porte-parole potentiels a été arrêtée et la désignation de deux ou quatre personnes, à parité, devrait se faire après le congrès de Saint-Denis (11-14 novembre).   Mais Pierre-François Grond, du comité exécutif du NPA, conscient de "l'audience populaire" et médiatique du facteur, semble penser que le bon moment pour Besancenot de passer la main se situe après 2012, "la désignation de nouveaux porte-parole n'impliquant pas qu'Olivier ne sera pas candidat".   jud/cgd*

Par Julie Ducourau.