Publié le Vendredi 27 août 2010 à 07h59.

"Eclipsé, le NPA de Besancenot tente un retour" (Les Echos du 26 août)

L'objectif affiché est « d'inventer le socialisme du XXIe siècle ». Mais l'université d'été du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), qui s‘est ouverte hier et se tiendra jusqu'à samedi à Port-Leucate dans l'Aude, sera aussi et surtout l'occasion pour la formation d'Olivier Besancenot de soulever des questions de bien plus court terme, à trois mois de son congrès.

Comment orchestrer tout d'abord son retour dans l'arène politique ? Très discret depuis sa « gamelle » - selon les propres termes de Besancenot -aux élections régionales (2,5 % des voix), où le Front de gauche l'a nettement devancé, le parti d'extrême gauche veut revenir en première ligne dans l'opposition au gouvernement, notamment en ripostant à la politique « sécuritaire et raciste » et en attaquant la réforme des retraites. Ce qui commencera par tenter de se faire entendre dans la rue, lors des manifestations prévues les 4 et le 7 septembre. Au sommet de sa forme en 2008, lorsque les sondages consacraient Olivier Besancenot comme meilleur opposant à Nicolas Sarkozy, le NPA, ex-LCR, s'est effondré. « Il avait profité d'un PS inaudible et divisé, ce qui est moins le cas aujourd'hui. Et il n'a pas su apparaître crédible pour répondre à la crise, estime Gaël Sliman, le directeur général adjoint de BVA. Depuis l'affaire Woerth, sa cote remonte toutefois dans l'opinion », souligne-t-il. Olivier Besancenot l'a bien noté. Lundi, il estimait sur Europe 1 que « la question numéro un, c'est la délinquance sociale », en faisant référence aux déboires du ministre du Travail.

Clarifications nécessaires

L'université d'été sera sans doute également l'occasion pour le NPA de revenir sur la question des alliances. Jusque-là, la formation trotskiste a refusé toute collaboration avec la gauche de gouvernement. Ses difficultés électorales et son manque de visibilité pourraient peut-être le pousser à fléchir cette position. « La vraie question c'est, peuvent-ils appeler à voter PS au second tour d'une élection ? Car le Front de gauche le fera et si le NPA fait une alliance, c'est avec le Front de gauche », analyse Gaël Sliman.

Le NPA devra également clarifier sa position sur les questions de laïcité et le féminisme posées aux régionales par la candidature, sous ses couleurs, d'une jeune femme voilée. Et il pourrait aussi débattre à Port-Leucate de la place d'Olivier Besancenot dans le parti. Le postier a déjà émis des doutes sur sa candidature en 2012 et souhaité à plusieurs reprises que d'autres porte-parole émergent. Il n'en a pour l'instant rien été.

CORENTIN BAINIER, Les Echos