Publié le Lundi 24 août 2009 à 21h33.

Les militants du NPA déterminés mais sceptiques sur l'unité de la gauche radicale

PORT-LEUCATE (Aude), 24 août 2009 (AFP) - De nombreux militants du NPA, dont l'Université d'été se tient à Port-Leucate (Aude) jusqu'à mercredi, se disent déterminés à construire l'unité de la gauche radicale "dans les luttes et les urnes" mais restent sceptiques sur ses chances d'aboutir, visant le PCF.

Il faut un "front anticapitaliste durable qui intervient dans les luttes comme dans les élections", indépendamment du PS, a assuré dimanche soir à la tribune du "meeting de rentrée" du NPA, Olivier Besancenot.

Pour Aline, éducatrice spécialisée à la retraite à peine arrivée de Bretagne, "ce serait bien de se regrouper mais il y a des concessions qu'on peut faire et d'autres pas, comme d'être à la remorque du PS" car il ne "remet pas en cause la société libérale". Cette militante, qui -"il y a très longtemps"- a voté PS et Verts à des scrutins locaux, estime que "l'union serait bonne pour tout le monde", même si "ce sera plus dur pour le PCF", qui doit "sauver" ses 185 conseillers régionaux aux régionales en mars.

Sur un caillebotis devant la mer, Mathieu, jeune militant qui a adhéré "juste avant" le congrès de fondation du NPA de février dernier, pense qu'après le semi-échec des européennes (4,9% contre 6% au Front de gauche PCF-Parti de gauche), la direction du NPA "a pris conscience de la réalité", à savoir qu'"on n'est pas tous seuls à la gauche de la gauche". Partisan de l'unité "dans les luttes et les urnes", il espère que l'alliance PS-Verts-MoDem qui "se profile" "aidera la gauche radicale à s'entendre", en "totale indépendance du PS". "Le PCF et (Jean-Luc) Mélenchon (Parti de gauche) ne pourront pas accepter de signer avec le MoDem", se persuade-t-il.

A 53 ans, Yves, un ancien du PCF qui a adhéré à la LCR en 1982 avant qu'elle ne se fonde en NPA, estime que la "future" alliance PS-Verts-MoDem, "c'est le virage à droite", "il ne faut surtout pas y mettre les pieds". Face à ça, il faut "construire l'unité", explique-t-il. Mais il se dit "assez pessimiste" sur la capacité du PCF à se "défaire du PS" car les communistes qui ont "tellement d'élus", ont "beaucoup à perdre". Quand à M. Mélenchon, "va-t-il se couper du PCF?", s'interroge-t-il.

Pour Roselyne, militante de 57 ans venue de l'Isère, le PCF est même "capable de s'allier avec le MoDem": il "vote les budgets des exécutifs" au "service du capitalisme" dans de nombreuses régions et puis, "on voit quand même plus Olivier Besancenot que Marie-George Buffet dans les luttes, sur le terrain". Mais "j'espère que je me trompe", glisse-t-elle.

"Au NPA, on pense à maintenant, aux luttes. On ne pense pas aux prochaines élections. Ce qui compte c'est la convergence des luttes", fait valoir de son côté, Armelle, militante assidue des nombreux ateliers sur la crise économique, climatique ou alimentaire, la précarité ou la Révolution française.

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Par Julie Ducourau.