Publié le Mardi 16 mars 2010 à 08h13.

"NPA : Besancenot critiqué" (Parisien du 16 mars)

«Si même la carte Olivier Besancenot ne suffit plus… » Au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), les résultats des régionales passent mal. Et contrairement à ce que beaucoup pensaient en interne, il n’y a même pas eu d’effet Besancenot en Ile-de-France, puisque la liste tirée par le médiatique facteur de Neuilly n’a recueilli que 3,13 % des voix. Soit moins que le score national (3,4 %). Dès dimanche soir, celui-ci a concédé que « le résultat était mauvais ».

« On n’a pas créé ce parti pour faire un groupuscule » «Cela nous ramène en arrière, on perd des électeurs par rapport aux européennes », renchérit Pierre-François Grond, membre de la direction. La présence d’une femme voilée sur la liste du NPA en Paca a créé des remous en interne mais a aussi pu créer un rejet électoral. « Moins de femmes ont voté pour nous », reconnaît un cadre en analysant les résultats. Mais surtout, le choix de ne pas s’allier avec le Front de gauche explique ce faible score. Pourtant, la direction ne regrette pas cette stratégie et assure que les électeurs de Mélenchon et ses amis communistes vont vite être déçus quand ils verront qu’ils ne sont pas indépendants vis-à-vis du PS. Ces propos ne calment toutefois pas ceux qui, en interne, s’étaient élevés contre le choix de partir seuls aux régionales. Tous attendent une remise en cause de la direction et de Besancenot. «On s’est pris une bonne tôle, s’agace Leïla Chaibi, membre du collectif l’Appel et la pioche, et c’était prévisible. » Après avoir rejoint le NPA lors de sa création en février 2009, la jeune femme a démissionné provisoirement de la direction en début de campagne. « On n’a pas créé ce parti pour faire un groupuscule », grince-t-elle. Pour elle, il faut désormais que le NPA tranche : être un parti révolutionnaire qui se satisfait des luttes dans la rue ou être un parti qui veut peser sur la gauche. « Quand le NPA se sera décidé, je prendrai mes responsabilités », assure-t-elle. Yann Cochin, du courant minoritaire Convergences et alternatives, a également critiqué le choix « isolationniste » du NPA et demande aussi une clarification rapide. « Nous ne devons pas attendre le congrès de novembre prochain pour débattre », prévient-il. Une réunion nationale devrait effectivement être convoquée dès le mois de juin. La décision sera arrêtée lors du conseil politique national du 27 mars qui promet déjà d’être agité.

Rosalie Lucas.