PARIS, 19 mars 2012 (AFP) - A 45 ans, Philippe Poutou, en "ouvrier-candidat" du NPA, se veut le "porte-parole de ceux qui trinquent" pour sa première et sans doute dernière campagne présidentielle, comme il le dit lui-même. Désigné en juin dernier après le retrait surprise du populaire Olivier Besancenot, M. Poutou, en "non-professionnel de la politique" et "simple ouvrier", est toujours quasiment inconnu du grand public. Le réparateur de machines-outils de l'usine automobile de Blanquefort (Gironde) qui prendra fin mars un congé sans solde d'un mois, stagne à 0,5% dans les sondages quand son prédécesseur a totalisé plus de 4% en 2002 et 2007. Coaché par Olivier Besancenot et ses formules chocs, il compte sur l'égalité de temps de parole pour se mettre en valeur et développer ses propositions radicales: interdiction des licenciements, expropriation des banques... Un temps membre de Lutte ouvrière, ce quadragénaire au look décontracté, cheveux grisonnants sur front dégarni, fait partie de l'aile dure du NPA, hostile au rapprochement avec le Front de gauche qui, selon lui, reste à la botte du PS. C'est à partir de 2007 que le nom de M. Poutou, alors délégué CGT de son usine Ford, a commencé à apparaître dans les médias, après des menaces pour l'emploi de quelque 2.000 salariés. Un combat syndical qui a fini par payer avec la pérennisation, mi-2011, de 955 emplois. Côté politique, M. Poutou, né le 14 mars 1967 à Villemomble (Seine-Saint-Denis) de père facteur et de mère sans emploi, s'est déjà présenté à trois élections. Tête de liste aux régionales de 2010 (2,52% des voix), il avait également participé aux européennes dans le Sud-Ouest en 2009 (5,62%) et aux législatives en Gironde en 2007 (2,7%), sous l'étiquette LCR. Celui qui semble parfois se demander ce qu'il fait dans cette campagne même s'il assure s'y sentir "plus à l'aise", l'a déjà annoncé: "Si je perds, je reviens dans mon usine" car "ma vie ce n'est pas d'être sénateur ou député !". jud/rh/ct