Publié le Jeudi 12 avril 2012 à 10h02.

Poutou ne veut pas faire carrière mais "contester" le système

PARIS, 11 avr 2012 (AFP) - Philippe Poutou, candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), a affirmé mercredi soir sur France 2 qu'être président n'était pas son "rêve" mais qu'il se présentait à la présidentielle pour "contester un système".   

Dernier à passer son grand oral à l'émission "Des paroles et des actes", l'ouvrier girondin a été interrogé sur sa volonté d'être président. "Non, c'est pas mon rêve", a-t-il répondu, "je suis candidat pour porter un programme, pour porter des idées, pour contester un système".   

"La carrière politique, je veux pas en faire une, je veux que la politique soit l'affaire de tous", a-t-il martelé, tout en contestant tout découragement devant les intentions de vote très faibles dont le créditent les sondages (0,5 à 1%): "Si je suis là, si je me fais chier depuis huit mois, c'est bien que je suis motivé!".   

Son objectif ? "Faire passer cette idée de la révolte, de la contestation sociale."   

"On a une économie qui ne satisfait pas les besoins de la population et qui au contraire cherche à satisfaire les profits de ceux qui dirigent l'économie", a critiqué le successeur d'Olivier Besancenot à l'élection présidentielle.  

Lui s'est dit partisan d'une "démocratie" où la population "décide par le bas". Face aux regards ironiques des journalistes, il a attaqué: "C'est sûr que c'est paradoxal! On discute de la vraie démocratie, les autres candidats ils ont l'air de s'en tamponner de la démocratie!".   

"Moi je n'ai pas rendez-vous avec le peuple, j'ai pas entendu des voix" a-t-il ironisé.   

Le candidat trotskiste, souriant et décontracté, a défendu son programme économique, suggérant d'"exproprier" "ceux qui dirigent l'économie n'importe comment" pour "leur enlever les moyens de nuire".   

Il a attaqué au passage les journalistes qui lui parlaient de "charges sociales", un "mot patronal" selon lui auquel il préfère celui de "cotisations sociales".   

M. Poutou a critiqué le "choix politique" de "remplir les poches des plus riches", affirmant l'option du NPA: "L'argent, il faut aller le chercher là où il est, c'est peut-être osé, mais on l'assume".   

Il a plaidé pour "une Europe sociale et des peuples", demandant d'"harmoniser le droit social par en haut" et "la suppression de tous les traités".   

Il a enfin défendu le "droit humain fondamental" qu'est "la liberté de circulation", "la régularisation de tous les sans papiers" ainsi que le "droit de vote de tous les immigrés à toutes les élections".