Publié le Mardi 11 novembre 2025 à 12h51.

Cameroun : face au déni de démocratie et la répression, une brèche s’ouvre

Jeudi 6 novembre, Paul Biya, le plus vieux dictateur africain (43 ans à la tête du Cameroun) est entré officiellement en fonction après avoir prêté serment pour un 8e mandat présidentiel. Depuis la proclamation, le 27 octobre, de sa réélection frauduleuse, massivement contestée, la situation ne cesse de s’embraser. À nouveau, le peuple camerounais s’est soulevé. Mais avant et après cette proclamation de sa soi-disant victoire, la répression s’est abattue sur ses opposantEs et sur les manifestantEs. Quelque 2000 arrestations et, selon deux sources de l’ONU, 48 morts, les « forces de sécurité » ayant tiré à balles réelles sur la foule.

Le NPA-L'Anticapitaliste dénonce la répression et l’imposture que constitue la réélection de Biya.

Stop à la répression !

Comme à chaque élection présidentielle, le régime resserre l’étau, comptant sur l’extrême pauvreté dans laquelle est plongée près de 40% de la population pour que tout le monde rentre dans le rang. Cette dictature ne doit sa survie qu’à une précarité généralisée, à la fraude, à la corruption et à une répression féroce.

Mais une brèche a été ouverte. Le peuple, et notamment la jeunesse, s’est mobilisé. Depuis le début de la campagne électorale, il avait décidé que cette élection ne serait pas comme les autres. Il s’est organisé pour observer le dépouillement dans chaque bureau de vote. 80 % des suffrages ont été ainsi collectés, montrant une victoire du principal opposant de Biya, Issa Tchiroma Bakary. Les manifestations de colère contre la proclamation de la pseudo victoire de Biya ont été suivies par l’opération « villes mortes ».

En finir avec la Françafrique !

Le gouvernement français, comme nombre de pays impérialistes, a condamné du bout des lèvres la répression, tout en en mettant la responsabilité sur « tous les acteurs » appelés à la « retenue », et s’est contenté de « prendre note » des résultats proclamés. Quelques semaines auparavant, Macron n’avait pourtant pas hésité à apporter son soutien à Biya, un dictateur qui lui permet de maintenir son influence néocoloniale dans cette région de l’Afrique.

Solidarité avec le peuple camerounais !

Nous apportons notre entier soutien au peuple camerounais qui combat pour son droit à la vérité, à la démocratie et à l’existence. Nous enjoignons l’ensemble des organisations du mouvement social en France et dans le monde à se solidariser avec la lutte du peuple camerounais et à exiger la libération de touTEs les opposantEs politiques et syndicaux emprisonnéEs !

 

Montreuil, le 11 novembre 2025