Maâti Mounjib, historien et défenseur des droits de l’homme marocain, président de l’association « freedom now » a cessé sa grève de la faim, engagée depuis 3 semaines, après avoir obtenu l’assurance de pouvoir se déplacer à l’étranger. Cette interdiction faisait suite à une longue campagne d’harcèlement et d’intimidation pour faire taire ses activités, intellectuelles et journalistiques, de défense des droits fondamentaux.
La mobilisation internationale a payé. Le recul du pouvoir n’est cependant que passager. Maâti Mounjib voit les accusations portées contre lui maintenues. Il est convoqué au tribunal de première instance, avec plusieurs de ses collègues sous le motif d’inculpation « d’atteinte à l’intégrité du territoire, d’avoir reçu des fonds étrangers en vue d’une activité ou d’une propagande susceptible d’ébranler l’allégeance des citoyens à l’état et aux institutions (du peuple marocain) ». Au total 6 autres personnes sont convoqués ave lui, membres de l’association marocaine du journalisme d’investigation, de l’association des droits numériques ou pour avoir collaboré avec ces dernières.
La répression des journalistes d’investigation et indépendants ne date pas d’aujourd’hui et la liste est longue des victimes d’un système autoritaire qui s’est donné pour mission de rétablir « l’autorité de l’état ». Dans un climat marqué par de fortes contestations sociales et démocratiques, la répression devient l’arme ultime des gouvernants et de la monarchie.
Tout en dénonçant le silence et la complicité de l’Etat français qui, au nom des affaires et des pseudo-intérêts de la France, se tait sur les atteintes aux libertés essentielles au Maroc, le NPA salue le courage de Maâti Mounjib et exprime sa solidarité indéfectible avec sa longue lutte ainsi qu’avec celles des Marocains pour la démocratie et la justice sociale.
Il appelle à l'abandon de toutes les accusations retenues contre lui et contre les autres journalistes, soutient la lutte contre la répression sous toutes ses formes et appelle à la solidarité pour la libération de tous les prisonniers politiques.
Montreuil, le 13 novembre 2015