Depuis des mois, Bayrou usurpe le poste de Premier ministre. Avec un discours manipulatoire sur l’économie à « l’agonie » et la dette représentant un « danger extrême », il s’attaque aux travailleurEs, à leurs droits sociaux et au code du travail.
Il parle d’une crise des dépenses, alors qu’on assiste à une crise des recettes. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, la baisse des prélèvements et des impôts, pour les plus riches principalement, représente plus de 308 milliards d’euros. L’an dernier les grandes entreprises et les plus riches se sont vu offrir 73 milliards d’euros de baisse d’impôt. Dans le même temps, 211 milliards d’euros d’aides publiques coulent à flot pour des entreprises qui font des profits immenses, licencient et versent des dividendes aux actionnaires.
Bayrou reprend les recettes usées de la droite libérale en annonçant la « simplification des procédures bureaucratiques qui asphyxient les entreprises, les foyers et les personnes » et des mesures d’austérité drastiques : le non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, la destruction de 3000 emplois publics, la suppression de 2 jours fériés, le déremboursement de médicaments, la baisse des moyens alloués aux collectivités territoriales, des attaques sur les revenus des retraités, un nouveau conclave de démantèlement de l’assurance-chômage et du droit du travail… Une casse sociale saupoudrée d’une « contribution de solidarité » pour les Français « les plus fortunés », dont on sait qu’elle n’aura aucune conséquence ! Ces mesures brutales vont appauvrir considérablement les travailleurEs, plonger dans la précarité et les difficultés financières des milliers de ménages et en particulier les femmes et les plus jeunes.
Après le hold-up démocratique, le massacre écocide et l’adoption de la loi Duplomb, voici venu le temps du dépeçage social, qui ne se cache même plus derrière l’objectif (jamais atteint) du ruissellement. Difficile de s’en réclamer quand l’Insee dévoile un taux de personnes pauvres inégalé depuis 30 ans, quand l’OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques) fustige la baisse des prélèvements obligatoires depuis 2017, quand la commission du Sénat pointe comme premier budget de l’État, celui des subventions aux entreprises.
À la guerre sociale, s’ajoute le militarisme qu’il leur faut financer sans prendre sur les profits. Macron a promis, lors du 14 juillet, de porter le budget des armées à 64 milliards d’euros en 2027, soit deux fois plus qu’en 2017.
Face à cette double déclaration de guerre contre les travailleurEs, le NPA-l’Anticapitaliste appelle à préparer la rentrée syndicale et politique dans l’unité la plus large pour mettre un coup d’arrêt à la régression.
Nous demandons :
- le partage du temps et la réduction du temps, pour travailler touTes et moins et mieux ;
- l’augmentation des salaires, pour contribuer aux caisses de la Sécu : santé, chômage, retraites ;
- l’égalité entre les salaires des hommes et des femmes : à travail égal, salaire égal ;
- le réinvestissement des profits dans une production respectueuse de l’environnement et de la santé ;
- l’ajout de deux jours fériés ; un pour une fête juive, et un autre pour une fête musulmane. Au moment où les actes islamophobes et antisémites prospèrent, nous proposons de mieux vivre ensemble.
Nous appelons à nous organiser. Tous ensemble, travailleurEs avec ou sans emploi, du privé ou du public, ne nous laissons pas voler notre sécu, notre assurance chômage, nos droits sociaux pour les canons et les profits.
Face à cette cure d’austérité sans précédent et cette guerre aux pauvres et chômeurs imposée par un gouvernement illégitime et minoritaire, le monde du travail et toutes les organisations politiques, syndicales, associatives de notre camp social doivent faire front.
Faire front populaire, pour reprendre la rue contre ce gouvernement qui s’attaque à nos vies et détruit la sécurité sociale, comme nous avons su faire front populaire il y a un an contre l’extrême droite.
Dehors Bayrou, dehors Macron ! Tous ensemble, par la grève, reprenons la rue ! Organisons-nous !
Montreuil, le 16 juillet 2025