Le pouvoir tunisien a annoncé vendredi 24 octobre la suspension pour un mois de l'ATFD.
Fondée en 1989, c'est l'une des associations tunisiennes les plus actives dans la défense des droits des femmes, ainsi que dans la lutte contre les discriminations et les violences de genre.
L'ATFD accueille chaque année plusieurs centaines de femmes victimes de violences, dans ses centres d’écoute et d’orientation implantés dans différentes régions du pays.
L’'ATFD joue un rôle de premier plan dans les luttes unitaires pour la défense et la promotion des droits humains et des droits sociaux.
Elle s'était bien entendu pleinement impliquée dans les mobilisations populaires qui ont abouti à la chute de la dictature de Ben Ali en 2011.
Aujourd'hui, le président tunisien Kaïs Saïed veut faire tourner à l'envers la roue de l'histoire. Il cherche à instaurer un pouvoir autoritaire, ressemblant de plus en plus à celui contre lequel les Tunisiennes et Tunisiens se sont massivement soulevé·es en 2011.
Dans ce but, Kaïs Saïed veut remettre en cause les mécanismes de protection et de défense des droits acquis par le mouvement civique, social et féministe au fil de décennies de lutte.
En s'en prenant à une organisation aussi symbolique que l'ATFD, il vient de franchir une nouvelle étape dans son projet de démantèlement des organisations indépendantes de l’État. Des dizaines d'autres associations sont en effet dans son collimateur.
Le NPA-l'Anticapitaliste :
- dénonce la violation du droit fondamental des Tunisiennes et des Tunisiens à la liberté d’association et d’organisation, garanti par les législations nationales et les conventions internationales ratifiées par la Tunisie ;
- apporte sa pleine solidarité à l'ATFD et à l'ensemble des mouvements féministes, sociaux et civiques tunisiens, face à leur criminalisation systématique menée par le régime de Kais Saïed.
Montreuil, le 27 octobre 2025