ACCOMPAGNONS LES GREVISTES LICENCIES PAR BIOCOOP - LRT AUX PRUD’HOMMES
Le 9 juillet 2020 commençait une lutte inédite à bien des égards à Biocoop : alors que les salarié.e.s avaient travaillé en première ligne pour répondre aux besoins fondamentaux de notre société, la direction de Biocoop – Le Retour à la Terre, franchise de deux magasins parisiens, a annoncé à la sortie du premier confinement sa volonté de vendre ses magasins et d’instaurer le travail du dimanche à partir du mois de septembre 2020. Face à cette menace, les salarié.e.s des magasins de Rive Droite et de Rive Gauche sont partis en grève majoritaire durant l’été contre le travail dominical mais également pour obtenir de meilleurs salaires et deux jours de repos consécutifs hebdomadaire. Cette grève a permis de révéler au grand jour ce qu’était Biocoop : non pas une coopérative utopique de 678 magasins mais plutôt une grande entreprise capitaliste comme les autres avec, à sa tête, d’anciens dirigeants de Carrefour, Super U et Intermarché qui n’en ont que faire de la « coopération » et de l’écologie alors qu’une minorité de magasins sont réellement coopératifs et que la direction nationale a supprimé la grille évolutive des salaires.
En 10 ans de grève à Biocoop, des magasins jusqu’aux plateformes de livraison, la grève au Retour à la Terre est la première dans l’histoire du réseau à avoir établi une véritable jonction avec les salarié.e.s des autres magasins, notamment à l’occasion de la journée interprofessionnelle du 17 septembre où 6 magasins Biocoop étaient représentés dans la grève. Cette lutte a permis une libération de la parole pour les salarié.e.s du réseau et d’obtenir des augmentations de salaire à Biocoop Montgallet mais également une prime de 1.000 euros à Strasbourg car, à ce point de la mobilisation, les directions de ces magasins s’inquiétaient à juste titre d’une extension de la grève.
Face à un mouvement qui ne faiblissait pas, la direction du Retour à la Terre a choisi la carte de la répression et a licencié six grévistes en l’espace d’un mois : Malek, Laetitia, Sébastien, Pierre, Tiphaine et Konstantin. Ces licenciements sont une fois de plus l’illustration d’une répression syndicale exacerbée : Laetitia a été licenciée le 14 octobre 2020 pour avoir simplement pris la parole sur un piquet de grève et dénoncé les mauvaises conditions de travail ainsi que des agissements sexistes de certains membres de la direction. Quant à Tiphaine et Konstantin, ils ont été licenciés le 18 novembre après la signature du protocole de fin de conflit car ils auraient participé à "l'occupation illégale" du magasin de Rive Droite le mois d’avant alors que cette action syndicale n’a jamais été jugée illégale par la justice.
Le mardi 30 mars prochain commenceront les audiences aux prud’hommes de Laetitia, Konstantin puis Tiphaine. Nous appelons l’ensemble des soutiens de cette grève à se mobiliser à nos côtés devant le Conseil de Prud’hommes au 27 rue Louis Blanc (M° du même nom) à partir de 8 h 30.
Faire bloc, faire nombre, montrer que notre camp est capable de se serrer les coudes est essentiel alors que les licenciements, les poursuites judiciaires ou disciplinaires n’ont fait que se multiplier au cours de ces derniers mois dans le public comme dans le privé. Non à la répression syndicale ! Stop aux licenciements ! Justice pour les grévistes de Biocoop !