Il s’est levé tôt pour nettoyer la mosquée de La Grand-Combe avant la prière du vendredi. Un inconnu est entré, lui a demandé de lui apprendre la prière et l’a brutalement assassiné d’une cinquantaine de coups de couteau. Il s’appelait Aboubakar Cissé. Et ce 28 avril 2025, l’islamophobie l’a tué.
Le NPA exprime sa profonde tristesse et sa colère après cet attentat islamophobe. Nos pensées vont aux proches de la victime, à la communauté musulmane de La Grand-Combe et à toutes les personnes touchées par ce drame. Nous leur exprimons notre solidarité et notre soutien.
L’islamophobie tue
Le tueur dit n'avoir « pas tué un musulman, mais la première personne qu'il avait trouvée. » D’après son avocat, « Sur le crime, sur la mosquée, c'est comme s'il ne se souvenait de rien, comme s'il ne savait rien de tout ça. Il dit qu'il s'est levé avec la conviction qu'il devait tuer quelqu'un. » Mais il n'a pas tué la première personne croisée au hasard dans la rue. Il s'est rendu dans une mosquée, il a crié pendant son passage à l’acte des insultes contre l’islam, il a cherché à humilier sa victime et sa foi en plus de le tuer. Impossible de nier la dimension islamophobe de ce meurtre.
L’islamophobie d’État en accusation
L’attitude de Bruno Retailleau est révélatrice de l’islamophobie portée par le gouvernement. Son refus de réagir rapidement, de se rendre sur les lieux, de reconnaître l’islamophobie du crime, son incapacité à prononcer le nom de la victime, tout en lui transpire le mépris pour les vies musulmanes. Plus largement, on ne peut pas isoler ce terrible meurtre de la campagne islamophobe menée par toute une partie du spectre politique et médiatique. La multiplication des lois et mesures visant les musulman·es créé un climat qui légitime le racisme antimusulman et encourage les passages à l’acte.
Pour une mobilisation antiraciste à la hauteur des enjeux
Les premières mobilisations à la suite du meurtre d’Aboubakar Cissé témoignent de la possibilité d’un sursaut. Notre camp social doit prendre la mesure de la situation. L’islamophobie est aujourd’hui un tapis roulant vers la fascisation. Les lois et politiques islamophobes augmentent indéfiniment la répression et l’invisibilisation des musulman·ne·s et elles sont un combustible pour les violences racistes. Elles sont aussi le vecteur d’attaques contre l’ensemble des libertés publiques et elles pavent la voie pour l’extrême droite.
Fidèle à notre orientation unitaire et révolutionnaire, le NPA-A appelle à construire des mobilisations les plus massives possibles, sur des bases de rassemblement. Nous défendons qu’on ne pourra faire reculer réellement l’islamophobie qu’en remettant en cause tout ce qui lui donne légitimité ― à commencer par la loi de 2004 d’interdiction du voile dans les établissements scolaires, socle de l’islamophobie institutionnalisée.
Les mobilisations du 11 mai doivent marquer un élargissement et une radicalisation de nos mobilisations, être un jalon pour la constitution d’une coordination de la lutte contre l’islamophobie.
Mardi 29 avril 2025