Les transports représentent plus de 30% des émissions de gaz à effet de serre. Il faut donc réduire le volume des trafics en voitures, en diminuer l'usage. Dans ce cadre, la consultation organisée par la mairie de Paris dimanche 4 février au sujet des SUV peut sembler un bon début en direction d’une politique de lutte contre le dérèglement climatique et pour plus de justice climatique. Cette consultation ne va toutefois pas assez loin, et nous devons continuer à revendiquer la gratuité totale des transports en commun, une mesure réellement efficace pour lutter contre la pollution et la précarité !
Développement massif et gratuité des transports en commun
Des trains, des trams, des trams-trains, des trains légers, voilà une politique des transports adaptée. Mais l’ouverture à la concurrence progressive du réseau de transports en commun en Île-de-France dégrade non seulement les conditions de travail des salariéEs, mais aussi les conditions de voyage des usagers. Cette ouverture à la concurrence, qui vise seulement à permettre à un petit nombre d’entreprises d’engranger toujours plus de profit aggrave des conditions de travail déjà difficiles, dans des environnements pollués et avec des horaires décalés. De plus, au lieu d'augmenter les tarifs (navigo, billets sncf, tickets métro...), il est urgent de financer la gratuité des transports en commun du quotidien.
Des exemples nombreux et réussis
Au Luxembourg, la gratuité totale des trains, bus et tramways existe depuis 2020.
En Espagne, c'est principalement pour lutter contre les effets de l’inflation que le gouvernement a rendu les trains régionaux et de banlieue gratuits pour les quatre derniers mois de 2022, dans les grandes villes. En Allemagne, un pass transports à 9 euros pour tous les transports en commun à l’exclusion des trains grandes lignes est une avancée forte qui a eu un succès énorme. 52 millions de pass vendus en Allemagne, en plus des 10 millions d’abonnéEs habituels. Le bilan est sans appel : économie de 1,8 million de tonnes de CO2, diminution de la pollution de l’air de 6 %, moins de bouchons routiers dans la plupart des villes et une utilisation plus importante des transports collectifs dans les territoires à faible revenus.
En lutte, pour une ville débarrassée du capitalisme fossile !
Alors que Valérie Pécresse a déjà annoncé une hausse massive du ticket de métro dans le cadre des Jeux Olympiques, il est donc plus que jamais nécessaire de se mobiliser pour des transports publics, gratuits, de qualité et nombreux. Les SUV sont des « 4x4 de ville » extrêmement polluants et dont le poids est source de multiplication de la gravité des blessures en cas d’accidents de la route. Ils ne sont toutefois que le symbole (à combattre) de politiques publiques largement encore tournées vers la voiture, au détriment de l’ensemble de la population, qui bénéficierait d’un investissement massif dans les transports : en France une quarantaine de villes ont instauré la gratuité. D’autres l’ont mise en place les week-ends, comme à Nantes, avec une fréquentation en hausse de 15 %. Partout, le bilan est le même : lorsque l’offre de transports est adaptée aux besoins de la population et que la gratuité est mise en place, la fréquentation augmente.
Ce dimanche 4 février 2024, à Paris, la Mairie organise un référendum sur la création d'un tarif de stationnement spécial pour les SUV. Même si cette mesure est loin d'être suffisante en terme de politique écologique de la ville, c'est un premier pas pour limiter leur présence dans notre agglomération. Le NPA Paris appelle donc à voter pour cette taxe spéciale. Modalités de vote sur le site de la ville de Paris ou en mairie d'arrondissement.
Plus largement, nous devons exiger et nous battre pour des transports en commun nombreux, rapides, de qualité, accessibles et bien raccordés aux autres mobilités et totalement gratuits. C’est la seule manière pour répondre efficacement aux défis sociaux, climatiques et sanitaires. Aujourd’hui, et vite !