Sous prétexte de crise sanitaire, le patronat, avec l’aide du gouvernement, se lâche de manière inédite en livrant une guerre économique et sociale féroce à l’ensemble du monde du travail. Une nouvelle vague de destructions d’emplois est à l’œuvre. Sans une mobilisation importante de notre camp social, des centaines de milliers de personnes pourraient basculer à nouveau dans la précarité et la misère.
Une véritable saignée sociale
C’est sans étonnement que lors de ses vœux, Macron, le président des ultra-riches, n’a pas eu un mot pour les chômeurEs, les précaires, les jeunes, les salariéEs menacés par les licenciements et le basculement dans la pauvreté. Pourtant la séquence qui s’ouvre en ce début d’année annonce un nouveau carnage social, et contrairement à ce qu’on nous assène, ce n’est pas la crise sanitaire qui en est responsable mais bien le capitalisme.
Pour continuer de dégager des profits maximums, les patrons ont exploité la crise du Covid pour réorganiser la production et l’économie en se servant des salariéEs comme variables d’ajustement. Les suppressions de postes continuent dans le secteur public et les licenciements se multiplient dans le secteur privé, facilités par l’arsenal juridique assoupli des ordonnances Macron et de la loi Travail. Aux procédures collectives de licenciements qui ont triplé depuis 2019, il faut additionner les fins de contrats, les ruptures conventionnelles, les fins de CDD, les compressions d’intérim. Et le taux de chômage des jeunes atteint aujourd’hui 20 %.
Nous ne paierons pas leur crise !
Pendant ce temps, les « corona-profiteurs », patrons et actionnaires, ont continué de se gaver d’argent public. 100 milliards versés dans le cadre d’un hypothétique « plan de relance », un véritable chèque en blanc sans aucune contrepartie, aucun contrôle. Les bénéfices des grandes entreprises du CAC 40, les dividendes, explosent et les fortunes des milliardaires s’envolent.
À l’inverse de cette politique qui nous mène chaque jour davantage à la catastrophe, il faut imposer que c’est aux capitalistes de payer ! Pour cela, luttons pour la protection du monde du travail, par l’interdiction des licenciements, l’embauche des précaires, la réduction du temps de travail et son partage entre toutEs sans perte de salaire, l’augmentation des salaires et des minima sociaux, ainsi que le recrutement massif dans les services publics. Il faut également imposer une autre utilisation de l’argent public, fruit de notre travail, afin de faire fonctionner la société pour le plus grand nombre, et non pour l’avidité d’une minorité.
Inverser le rapport de force
L’urgence est de construire la convergence de toutes celles et tous ceux qui ne veulent plus payer la crise. Les mobilisations à venir constituent déjà des étapes importantes pour faire que la peur change de camp. A l’initiative des salariéEs du voyagiste TUI menacés de 600 suppressions d’emplois, manifestons le 23 janvier à Paris pour l’interdiction des licenciements et contre les suppressions de postes. Le jeudi 4 février à l’appel de différents syndicats, construisons la grève interprofessionnelle pour défendre l’emploi. Des échéances qui convergent et auxquelles viennent s’ajouter des journées de mobilisation sectorielle dans la santé, l’éducation ou l’énergie.
Il faudra aller au-delà de quelques journées de grèves ou d’actions pour imposer des mesures d’urgence et mettre en échec la politique du patronat et du gouvernement. Plus largement pour en finir avec la mainmise des capitalistes sur la société, il est urgent de construire un front des résistances pour frapper touTEs ensemble !
Le mardi 12 janvier 2021