Article de la Dépêche. Peu après l'évêque d'Agen, Hubert Herbeteau, Philippe Poutou est venu hier matin, vers 11h30, soutenir les salariés de l'usine MetalTemple de Fumel. L'ex-successeur d' Olivier Besancenot à la tête du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) et ancien candidat à l'élection présidentielle de 2012 a bien voulu répondre à nos questions.
Quel est le sens de votre venue aujourd'hui à Fumel ?
C'est naturellement un signe de solidarité. Pour moi c'est basique ; Quand on voit comment ces ouvriers ont lutté, se sont fait balader et que l'histoire, aujourd'hui va mal se terminer car le projet des 29, c'est du gros pipeau : dans tous les cas, dans six mois ou dans un an, c'est la liquidation complète.
Qu'est-ce qui peut-être fait ?
Il faut qu'on soit là. Il faut qu'on discute et pas uniquement des indemnités à revendiquer. Il faut dénoncer jusqu'au bout le scandale que représente la fermeture de cette usine. Il faut poser la question de l'emploi, pour plein de raisons : tout d'abord pour les 136 qui demain seront au chômage, pour la région, pour la vie sociale du territoire. Et puis symboliquement l'usine de Fumel est un lieu de lutte, de résistance. C'est la solidarité ouvrière, c'est Ignace (Garay), c'est un peu une leçon de politique (…). S'il faut faire sauter la machine de Watt pour être entendu et bien moi je suis pour.
Et que faire au niveau national ?
Il faut arrêter ce rouleau-compresseur ultra-capitaliste qui détruit tout sur son passage. Qu'on arrête avec les mots «rentabilité» et «compétitivité». Cela passera par des luttes sociales. Je suis aussi là pour discuter de tout ça. (… ) Il faut des appels nationaux à résister, à se défendre, et on a un vrai problème de ce côté-là. Il faut secouer les directions syndicales : des bases militantes sont prêtes à se battre mais on n'a pas l'outil qui permettrait d'organiser, de coordonner et de faire converger les luttes d'aujourd'hui qui pourraient encourager, pour demain, des luttes plus importantes. Nous, les organisations censées défendre les salariés, on n'est pas à la hauteur. Il faut donc qu'on discute de ces choses-là pour qu'à moment donné ça «pète », dans le bon sens du terme.
Propos recueillis par Michel Rouquet