Les salariés de l'équipementier automobile New Fabris en liquidation judiciaire ont décidé jeudi d'organiser une grande manifestation le 30 juillet prochain à Châtellerault (Vienne), la veille de l'ultimatum au delà duquel ils menacent de faire sauter leur usine. Pour l'heure, les bonbonnes de gaz restent encore sous clé.
"Nous appelons toutes les entreprises en difficulté à nous rejoindre le 30 juillet pour participer à une grande manifestation symbolique au départ de l'usine occupée. Nous voulons montrer au gouvernement qu'il n'y pas que les salariés de New Fabris qui sont dans le désarroi. Nous ne sommes pas 366 à être dans la galère mais des milliers un peu partout en France" a déclaré Guy Eyermann, délégué CGT, dans l'entrepôt où s'étaient rassemblées une centaine de personnes. Il a aussi lancé un appel à "tous les responsables des partis politiques, à l'exception du FN" et "aux élus nationaux de chaque syndicat".
Les salariés de New Fabris menacent toujours de faire sauter leur usine le 31 juillet pour obtenir une prime de 30.000 euros, mais ont décidé de ne pas réinstaller les bouteilles de gaz dans l'établissement. Pour Eric Poisson, délégué CFDT, "la porte de la négociation a été ouverte (mercredi) au ministère à Paris, nous ne voulons pas la refermer".
Un sentiment partagé par Dominique Duval (FO). "On est arrivé à Paris avec zéro. On revient avec 11.000 euros et l'ouverture de négociations. Si le 31 juillet, nous n'aboutissons pas à ce que l'on veut, il faudra voir. Mais pour l'heure, si on met encore une trop grosse pression sur l'Etat, on va tout perdre!".
Guy Eyermann a rappelé que les bouteilles de gaz étaient toujours dans "le local fermé où elles avaient été déposées lundi après-midi, prêtes à être ressorties". "N'allons pas faire n'importe quoi qui entraînerait l'arrêt des négociations. Soyons intelligents, il ne reste que huit jours!", a-t-il lancé.
Les salariés demandent à leur anciens clients Peugeot et Renault, qui représentaient environ 70% des commandes, de verser 30.000 euros pour chacun des 366 employés licenciés. Cette somme correspond à la prime de licenciement versée par les deux constructeurs automobiles français à chacun des 200 salariés licenciés de Rencast. Comme New Fabris, Rencast appartient au groupe italien Zen.
A l'issue d'une réunion mercredi à Bercy, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi avait annoncé que le groupe PSA et Renault s'étaient "engagés" à racheter le stock de New Fabris pour 2,4 millions d'euros et une partie de son outillage pour 1,3 million d'euros. Ces 3,7 millions d'euros seront entièrement dévolus à "l'aide personnelle à la recherche d'emploi". AP