La nomination de Darmanin au ministère de l’Intérieur alors qu’il était accusé de viol est la décision la plus symbolique du mépris de ce gouvernement pour les revendications du mouvement féministe. Mais derrière ce « détail » se cache une politique qui ne joue que sur la com’ et n’a apporté aucune réelle amélioration en termes d’égalité femmes/hommes.
Macron, la grande blague du quinquennat
L’index égalité mis en place dans les entreprises masque la réalité des discriminations, et de toute façon aucune sanction n’est mise en œuvre contre les entreprises. La crise du Covid a mis sur le devant de la scène les premières de corvées (professionnelles de la santé, femmes de ménages, caissières, enseignantes…), mais une fois l’émotion passée, il n’y a eu aucune mesure pour revaloriser ces métiers, augmenter les salaires, aucune amélioration des conditions de travail...
Concernant les violences sexistes et sexuelles, les moyens pour les associations d’aide aux victimes sont toujours très insuffisants. La PMA n’est toujours pas accessible à touTEs, sans distinction. Le bilan de Macron et de ses gouvernements successifs est tout simplement lamentable.
Ils nous exploitent, ils nous oppriment...
Il est clair qu’il n’y a rien à attendre du gouvernement. La domination et la surexploitation des femmes dans le cadre du travail salarié comme dans le cadre domestique est un enjeu trop important pour le fonctionnement du système capitaliste et patriarcal.
Imaginons que les femmes arrêtent de prendre en charge les tâches domestiques dont elles s’occupent encore en très grande majorité (repas, lessives, ménage, éducation des enfants, prise en charge des ancien-ne-s en perte d’autonomie…), il faudrait alors développer urgemment des services publics pour les remplacer car ce travail reproductif est absolument indispensable. Il faudrait les financer en prenant forcément dans les richesses produites et ça le patronat n’en veut pas.
Pour maintenir cet état de fait, tous les moyens sont bons, y compris les violences. Si l’idéologie dominante ne suffit pas à maintenir les femmes dans leur rôle prétendument naturel, les harcèlements et les coups auxquels elles sont exposées – en premier lieu dans la famille mais aussi au travail ou dans la rue – y parviennent... avec la complicité de la justice et de la police.
À bas le capitalisme et le patriarcat !
Pour que cela change, les femmes ne peuvent compter que sur nos propres forces en construisant un mouvement large et massif des premières concernées. C’est ce qui se passe aujourd'hui dans le monde entier. La date du 8 mars est une échéance qui rassemble, du Chili à la Turquie, du Mali à la Pologne. C’est une journée pour porter des revendications spécifiques qui permettent de faire converger les luttes des femmes et des minorités de genre, pour le droit à l’IVG, à la PMA, contre toutes les violences, pour l'égalité totale et réelle.
Pour gagner sur ces revendications, les manifestations ne suffisent pas. Il faut un outil qui frappe le capitalisme et le patriarcat là où ça fait mal. Cet outil c’est la grève ! Celle du travail salarié, car les fonctions que nous occupons sont indispensables pour faire marcher la société, mais aussi la grève du travail reproductif, caché au sein du foyer mais tout autant indispensable.
Partout dans le monde, le mouvement féministe commence à s'emparer de cet outil, notamment en Amérique Latine ou dans l’État Espagnol. Il faut s'en inspirer et préparer la grève féministe toute l'année, à partir de groupes locaux dans nos quartiers, sur nos lieux de travail et d'étude.
Pour le 8 mars, construisons la grève féministe !
Mardi 1er mars 2022