FLORANGE (France / Moselle), 03 oct 2012 (AFP) - Le secrétaire national de la CGT, Bernard Thibault, et le candidat du NPA à la dernière présidentielle, Philippe Poutou, ont sous deux demandé un contrôle public de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle), où ils sont rendus séparément mercredi. "Pour ce secteur essentiel au tissu industriel du pays (ndlr: la sidérurgie), nous préconisons une maîtrise publique de ce type d'activité et, particulièrement, de cette usine", a déclaré M. Thibault à des journalistes devant la "porte de la vallée", une nouvelle fois bloquée depuis le début de la semaine par une intersyndicale CGT-CFDT-FO. Presque simultanément à la "porte Ste Agathe", située à moins de trois kilomètres et également barrée depuis trois jours, M. Poutou a "exigé" de son côté une "réquisition des moyens de production". "Il faut faire passer cette usine sous le contrôle des salariés de manière à établir un rapport de force avec les capitalistes", a-t-il dit devant la presse. Pour M. Thibault, le "terme de +nationalisation+ n'est peut être passatisfaisant". Mais, a poursuivi le leader cégétiste, "je préférerais que l'argent public, aujourd'hui distribué aux multinationales, soit ré-orienté au bénéfice d'activités maîtrisées collectivement et publiquement". "Après ça, la mécanique peut être discutée", a-t-il ajouté en présence d'une centaine de membres de sa centrale, en casque et chasuble rouge. Je rappelle qu'un grand nombre de travailleurs viennent de voter pour unchangement de président de la République et de majorité dans les assemblées. Il est donc temps de ne plus céder à l'ultimatum des grands groupes privés qui ne pensent qu'à leurs profits". Pendant ce temps, M. Poutou, lui-même délégué CGT à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) où un millier d'emplois sont menacés, a expliqué à des grévistes, pour l'essentiel de la CFDT, qu'"une issue fatale à la lutte des ArcelorMittal serait de nature à porter un préjudice à l'ensemble des conflits sociaux" en cours dans le pays. "Il n'y a rien à attendre du gouvernement Hollande-Ayrault", a-t-il estimé. Pour lui, "l'objectif politique de la rentrée, c'est de construire une opposition qui soit à la gauche de ce gouvernement". La direction d'ArcelorMittal a annoncé la semaine dernière la fermeture définitive des deux hauts-fourneaux de Florange, à l'arrêt depuis 14 mois. Cette fermeture, qualifiée de "meurtre social" par les syndicats, concerne directement 629 des 2.500 salariés du site. Le groupe sidérurgique a parallèlement donné au gouvernement 60 jours pour trouver un repreneur pour lacokerie et les hauts-fourneaux mosellans.Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a indiqué que l'Etat serait prêt à les racheter pour un euro symbolique avant de les revendre à un repreneur, mais ajouté qu'une nationalisation n'était "pas à l'ordre du jour".