Solidarité avec les jeunes qui se battent pour nos vies ! Depuis lundi 2 novembre, on assiste à des grèves et des blocages dans les écoles. Les profs et lycéens exigent la mise en place de protocoles sanitaires conséquents pour faire face au rebond épidémique et plus de moyens pour l'Education nationale. Mais depuis ce lundi, c'est aussi les violences policières qui ont faire leur rentrée devant les collèges et les lycées mobilisés. Chaque jour, des élèves qui veulent exprimer leur colère face à une gestion criminelle de la crise dans leurs établissements, font face à une répression féroce.
À Paul Eluard, cinq lycéens ont été interpellés la semaine dernière, frappés dans le camion et au commissariat. À Colbert, ce sont des dizaines d'autres qui ont écopé d'amendes de 135 euros. À Saint Nazaire, c'est un adolescent de 17 ans qui a été blessé d'un tir de LBD au niveau du coeur, tandis qu'un de ses camarades se faisait tabasser devant la même cité scolaire sous une pluie de lacrymogènes. Des violences qui ont souvent lieu au petit matin pour dissuader ceux qui tenteraient de bloquer leur lycée en signe de protestation, ou anéantir ceux qui y seraient parvenus.
Ce 10 novembre, la police a redoublé d'effort pour éviter que la colère ne se déploie en cette journée de mobilisation nationale dans l'Education. Ce sont des dizaines d'élèves qui ont été interpellés comme à Saint Nazaire ou Paris, le gouvernement voulant en faire des exemples et souhaitant empêcher que les lycéens puissent se compter et prendre conscience de leur force de frappe.
Une brutalité qui s'inscrit dans la droite lignée de la répression de la mobilisation lycéenne contre les E3C à l'hiver dernier, marque une volonté de tuer le mouvement lycéen dans l'oeuf, de peur qu'il ne devienne incontrôlable et ne donne la confiance à d'autres secteurs de la jeunesse et du monde du travail.
Le message de Blanquer est limpide : il s'agit de briser par la peur et la violence cette jeunesse qui tente de relever la tête après une série d'attaques en règles du gouvernement et dans un contexte de crise sanitaire et économique qu'on tente de lui faire payer au prix fort. Et si le gouvernement a reculé sur les examens du bac et la mise en place des demi-groupes dans les lycées où le proviseur l'aurait autorisé, c'est pour mieux légitimer derrière la répression qu'il emploie contre une mobilisation qui à ce stade, pourrait s'étendre et se radicaliser.
Face à cette répression et la présence policière étouffante devant les établissements scolaires, le NPA Jeunes apportent tout leur soutien aux lycéens réprimés par la police. Nous ne pouvons rester insensibles à la brutalité qui s'abat contre les jeunes qui se battent pour sauver des vies, face à un gouvernement qui préfère voir les établissements scolaires devenir d'immenses cluster, plutôt que d'embaucher des enseignants pour dédoubler les classe.. La répression dont font aujourd'hui les frais les lycéens s'inscrit dans un renforcement général des dispositifs autoritaires et anti-démocratiques. Parmi ces mesures qu'il nous faut combattre de toute urgence : la proposition de loi sécurité globale, qui prévoit d'interdire sous peine de poursuites pénales la diffusion de vidéos de violences policières, ainsi que le projet de loi LPR, qui compte pénaliser « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité […] ou y avoir été autorisé […], dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l’établissement». Cette dernière entend porter jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45 000 € d'amende des faits comme le blocage ou l'occupation des universités, qui font partie du répertoire d'action du mouvement étudiant français depuis 75 ans.
Leur combat est le nôtre et nous devons le soutenir massivement, organisations politiques et syndicales unies. Soutien face à la répression, à bas les lois anti-démocratiques et liberticides, solidarité !