Publié le Vendredi 26 octobre 2012 à 14h51.

Le NPA appelle à "la convergence des luttes" - JDD (26/10/2012)

REPORTAGE - Jeudi soir, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a tenu son "meeting de rentrée" dans une salle parisienne. Très en forme, Olivier Besancenot - aux côtés de Philippe Poutou et Christine Poupin - a critiqué le gouvernement en place, avant d'appeler "à la convergence des luttes".

Devant  les quelque 350 personnes réunies au gymnase Japy à Paris (11e arrondissement) pour ce "meeting de rentrée", Olivier Besancenot a commencé par s'excuser. Ironiquement. D'abord, de leur faire manquer le débat Copé-Fillon du jour. Ensuite, de les empêcher de regarder le journal télévisé. Alors, pour se rattraper, le leader du NPA en a fait le "condensé". "Un fait-divers, un fait-divers encore plus atroce, la minute Jean-François Copé avec une nouvelle proposition (…), l'interview d'un économiste qui nous dit qu'il va falloir se serrer la ceinture, le démantèlement d'une cellule terroriste… Et, ouf la météo. Même s'il pleut, c'est une bonne nouvelle", a résumé à sa manière l'ancien candidat à la présidentielle, face à une assistance amusée.

"Nos préoccupations de tous les jours passent inaperçues", a-t-il regretté. Dans ses rêves, le journal télévisé serait tout autre. Olivier Besancenot s'y voit déjà : "Il y aurait un reportage en bas d'une tour de la Défense pour parler de délinquance financière (…) et sur ces entreprises situées dans des zones de non droit où la justice ne va plus." L'occasion de tacler le gouvernement socialiste en place et de pointer ses "contradictions", citant notamment les suppressions d'emplois dans les services publics ou l'épisode des "pigeons". "Ça ne peut pas être un gouvernement de gauche", a lancé l'ancien porte-parole du NPA, qui parle d'un "gouvernement qu'il faut combattre" et appelle à une "vraie réorganisation du capital".

"On continue à subir la dictature du capital"

Car, pour le célèbre facteur de Neuilly, il y a peu de différences entre le gouvernement de François Hollande et celui de son prédécesseur Nicolas Sarkozy. "On continue à subir la dictature du capital", a déploré Olivier Besancenot, alors qu'un représentant de l'usine PSA d'Aulnay ou encore un membre de l'organisation espagnole "Izquierda capitalista" ont également pris la parole jeudi soir. Le gouvernement est "à côté de la plaque", a aussi estimé Olivier Besancenot, en brandissant la couverture du Parisien magazine avec Arnaud Montebourg en marinière.

Alors il a rappelé les "mesures d'urgence" défendues par le NPA : une loi d'interdiction des licenciements, le "partage du travail entre tous et toutes" ou encore "la réquisition publique des entreprises qui font des bénéfices et qui licencient quand même". Quelques minutes plus tard, Philippe Poutou a plaidé, lui, pour "un système bancaire européen sous contrôle des citoyens" et pour l'annulation de la dette publique, qui permettrait de "dégager des milliards pour répondre aux besoins sociaux". Ce dernier n'a pas hésité non plus à ironiser sur le prix Nobel de la paix accordé à l'Union européenne. "C'est une mauvaise blague ou une provocation?", s'est-il interrogé, dénonçant un acte "en décalage avec ce que l'on vit en Europe".

"L'avenir, c'est la lutte internationale de tous les peuples"

Pour l'avenir, Olivier Besancenot et Philippe Poutou ont appelé, d'une même voix, à "la convergence des luttes", car "au cas par cas, on n'arrivera à rien de constructif". "L'avenir, c'est la lutte internationale de tous les peuples", a affirmé l'ancien candidat à la présidentielle. Un avis partagé par la porte-parole du NPA, Christine Poupin, qui a conclu le meeting : "L'urgence, c'est de construire un véritable contre-pouvoir unitaire à la gauche du gouvernement."

Avec le Front de gauche, qui a laissé la porte ouverte aux membres du NPA? "Nous proposons aux forces de gauche qui ne sont pas au gouvernement de discuter des moyens d'agir pour construire cette opposition", a-t-elle expliqué, s'interrogeant toutefois - comme Philippe Poutou - sur le véritable positionnement du Front de gauche, suite notamment à l'abstention de ses députés sur le volet recettes du Budget 2013. "On ne voit pas très bien dans quelle construction on peut être en soutenant le gouvernement", a alors raillé Christine Poupin, qui n'a pas manqué de moquer non plus l'attitude des Verts,  qui montre bien, selon elle, "l'impossibilité de peser de l'intérieur".

Anne-Charlotte Dusseaulx - leJDD.fr