Elles seront deux pour remplacer Olivier Besancenot. Myriam Martin et Christine Poupin ont été présentées à la presse, lundi 4 avril, comme les deux nouvelles porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). Elles avaient été élues par le conseil politique national, dimanche 27 mars.
Toutes deux membres de l'exécutif de l'organisation, elles sont censées matérialiser à la fois la féminisation, la diversité professionnelle et de parcours, et le reflet des différentes générations militantes du NPA : Mme Martin, professeur de lettres et d'histoire en lycée professionnel à Toulouse, a 43 ans ; Christine Poupin, dix ans de plus, est technicienne en informatique, salariée d'une filiale de Total. Les deux femmes sont aussi des piliers de la direction nationale, anciennes de la Ligue communiste révolutionnaire et fermes partisanes de la motion majoritaire d'Olivier Besancenot.
Voilà deux ans que le NPA avait annoncé qu'il voulait de nouveaux visages, qu'il n'était pas le parti d'un seul homme, aussi médiatique soit-il. "On ne voulait pas rester le parti à visage unique, celui d'Olivier Besancenot", explique ainsi Christine Poupin. Mais la sélection a pris du temps. "Trouver de nouveaux visages pour représenter le parti n'est pas évident", assure Myriam Martin.
Il y avait cependant urgence après les mauvais scores aux Européennes, puis aux régionales et la crise interne qui s'en est suivie. L'hémorragie militante de la fin 2010 a laissé des traces avec des effectifs qui ont fondu d'un tiers. Le congrès de février avait connu ainsi une crise avec une direction incapable de dégager une majorité sur le projet et la stratégie en vue de 2012. Les élections cantonales qui ont vu quasiment disparaître l'extrême gauche n'ont rien arrangé.
Dans la ligne
Si les visages changent, le propos ne le devrait pas. Les deux nouvelles porte-parole n'ont aucun mal à être dans la ligne de leur prédécesseur. Elles ne croient pas en la candidature de Jean-Luc Mélenchon, trop proche du "système" pour regrouper la gauche radicale. L'une comme l'autre sont partisanes d'une "force anticapitaliste, radicale, totalement indépendante du PS et qui devra être dans l'opposition à un gouvernement socialiste".
Pour 2012, elles expliquent qu'il s'agit de chercher à construire un "rassemblement anticapitaliste" qui agrégerait des militants syndicaux et associatifs pour aboutir à une "candidature du mouvement social". Et si cela ne marchait pas, "ce sera au NPA de le représenter", détaille un proche de M. Besancenot. M. Besancenot devra alors reprendre le flambeau en devenant pour la troisième fois, candidat à la présidentielle.
Sylvia Zappi