Publié le Dimanche 26 juin 2011 à 20h58.

2012 : Poutou, candidat ouvrier du NPA pour "dénoncer l'usurpation du FN"

 PARIS, 26 juin 2011 (AFP) - Philippe Poutou, désigné samedi candidat du Nouveau parti anticapitaliste à la présidentielle, a estimé dimanche qu'être un ouvrier dans la campagne lui permettrait de "dénoncer l'usurpation du Front national qui se présente comme le premier parti ouvrier de France".

Lors de sa première conférence de presse de candidat en clôture de la conférence nationale du NPA qui s'est tenue ce week-end à Nanterre, M. Poutou, ouvrier CGT de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), a déclaré : "Le côté ouvrier, ça peut être l'occasion de dénoncer l'usurpation du Front national qui se présente comme le premier parti ouvrier de France". Car "la classe ouvrière n'est pas du côté de l'extrême droite", a-t-il affirmé, souhaitant une campagne "anti-Le Pen, antiraciste, pour la régularisation de tous les sans papiers" face aux "idées pourries" d'un FN dont le programme économique est, selon lui, "très proche de celui du Medef".

Interrogé sur la difficulté de mener une campagne "collective" alors que le NPA est en désaccord tactique sur le rassemblement avec le reste de la gauche radicale, M. Poutou a reconnu que son parti était "en situation de crise". Mais l'ex-candidat du NPA aux régionales en Aquitaine "espère" que les "tensions" vont "petit à petit retomber" pour "mener campagne ensemble".

Le successeur d'Olivier Besancenot, âgé de 44 ans, était accompagné de Christine Poupin, porte-parole du NPA. Mais Myriam Martin, l'autre porte-parole qui est, elle, sur une ligne plus unitaire, était absente.

Le Front de gauche ? "Les adversaires ne sont pas de ce côté là", a répondu cet ancien de Lutte ouvrière, et "si on n'est pas ensemble, c'est qu'il y a des désaccords politiques", comme sur l'indépendance totale vis-à-vis du PS. Sur sa campagne, "on ne va pas faire croire qu'on a trouvé le super candidat, on compte sur une équipe", a-t-il souligné, reconnaissant que le retrait de M. Besancenot "nous complique un peu la vie". Pour concilier son travail et sa nouvelle vie politique, "ça va être compliqué", dit-il, car "il n'est pas question de quitter l'usine ni les collègues" mais il sera difficile de "négocier quelque chose avec le patron alors qu'il y a une situation de conflit ouvert".

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