PARIS, 20 mars 2009 (AFP) - Le NPA et Lutte ouvrière veulent que lamobilisation sociale se poursuive "tout de suite", alors que les syndicatsn'ont pas choisi vendredi de nouvelle date de manifestation, le PCF appelant pour sa part au respect des choix syndicaux. Interrogés jeudi au cours de la manifestation, les dirigeants d'extrême gauche avaient anticipé cette position des syndicats, pour la déplorer.
"Toutes les organisations de la gauche sociale et de la gauche politique"doivent "se rassembler" et "être capables de donner une direction aux mobilisations locales en cascade qui existent dans le public et le privé",avait déclaré Olivier Besancenot (NPA), favorable à une "grève générale illimitée" et à "un nouveau Mai-68".
"Il faut un mouvement prolongé pour la semaine qui vient", car attendre le1er mai, "c'est endormir les gens", avait accusé Pierre-François Grond (NPA),déplorant qu'"on soit toujours dans le monde de la Charte d'Amiens" qui avait consacré l'indépendance des syndicats vis-à-vis des partis politiques en 1906. "Il ne faut pas de subordination" syndicats-partis politiques, mais"l'absence de subordination ne veut pas dire qu'il y a des terrains réservés",selon lui.
Pour Arlette Laguiller, désireuse de "tout de suite organiser la suite"face à "un gouvernement et un patronat qui ne veulent rien céder", "les syndicats craignent d'être débordés et perdre le contrôle de la lutte". Saluant "le manque de préjugés des syndicats" guadeloupéens associés aux politiques dans le collectif LKP, elle avait estimé qu'en métropole, ils"craignent non pas l'influence du PS, mais l'influence de l'extrême-gauche". Regrettant d'être laissée "sur le bord" des cortèges par les syndicats, la figure historique de LO avait jugé que le rôle des partis est "d'être avec les organisations syndicales", à condition "de ne pas faire lanterner les travailleurs de deux mois en deux mois".
La première grève nationale avait eu lieu le 29 janvier. "Ne cherchons pas à remplacer les syndicats", a lancé Marie-George Buffet (PCF). Selon elle, l'écart entre deux manifestations "n'est pas un problème"car "entre-temps, les luttes continuent" dans les entreprises, dans l'Education, à l'hôpital. "Il faut laisser les salariés décider de leur lutte. La démocratie sociale,ça existe, il faut la respecter", juge-t-elle, appelant au rassemblement desforces politiques de gauche dans le "front de gauche" pour les européennes dejuin.
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