Publié le Mardi 18 septembre 2012 à 18h45.

Besancenot et Mélenchon, frères ennemis (Les Inroks)

 

À la gauche de la gauche, la bataille fait rage pour savoir qui de Mélenchon ou de Besancenot sera le plus efficace.

En s’inspirant d’une chanson de Léo Ferré pour le titre de son livre(On a voté… Et puis après ?),Olivier Besancenot fait son retour sur la scène de la mobilisation. Même sous un gouvernement de gauche, dit-il,“rien ne nous sera donné. Ce que nous aurons, nous devrons lui arracher”.Manifestement sans illusions, Olivier Besancenot martèle que le 6 mai n’est pas une victoire de la gauche, mais surtout“un référendum anti-Sarkozy”. “Alors, on a voté.”Peu d’empressement donc… Raison pour laquelle Olivier Besancenot n’attend rien de particulier aujourd’hui de l’Élysée.

“Pour être honnête, nous n’avons pas été pris de court, il y a quelque temps déjà que le projet du PS ne revendique plus de projet de société prometteur pour les opprimés.”

Ce tableau dépeint, Besancenot dresse une dichotomie très nette au sein de la gauche entre celle au pouvoir, et celle“non-gouvernementale sociale et politique”.L’opposition en somme. La seule à ses yeux capable de faire bouger les choses et“d’assurer les moyens du changement”.Une différence majeure avec la position de Jean-Luc Mélenchon, qui se situe, explique-t-il, dans le camp des vainqueurs, dans celui des“ayants droit”.

L’union entre les deux frères ennemis de la gauche de la gauche semble donc compliquée malgré l’appel du pied d’Olivier Besancenot pour une union des forces autour d’objectifs politiques communs, comme l’opposition au Pacte de stabilité budgétaire européen. Réponse cinglante de Jean-Luc Mélenchon à Besancenot, par l’intermédiaire desInrocks: 

“Il ne manque pas de souffle. Depuis 2008, il a tout fait pour nous diviser. Nous, on s’est rassemblés dans le Front de gauche et lui s’est bunkérisé. Il a voulu combattre des staliniens qui n’existent plus ! Je lui demande de réfléchir ! Assez de mauvais prétextes. Le Front de gauche est le pôle alternatif à gauche. Qu’est-ce qu’il attend pour venir ?”

Si on demande à Jean-Luc Mélenchon s’il a l’intention de lire son livre, il lève les yeux au ciel…

Marion Mourgue