Avec un livre à paraître le 6 septembre et une interview ce jeudi dans Le Nouvel Observateur, Olivier Besancenot signe sa rentrée politique. Alors que le NPA vit des heures difficiles, l’ancien candidat à la présidentielle brocarde déjà les premiers mois de François Hollande.
On le connaissait amateur de NTM, voilà qu’Olivier Besancenot se met à Léo Ferré. Et détourne une chanson de cet illustre anarchiste pour en faire le titre d’un livre à paraître le 6 septembre : On a voté... et puis après?. Une longue citation de Ferré ouvre le petit ouvrage et donne le ton : "Ils ont voté, et puis après? Dans une France socialiste / Je mettrais ces fumiers debout / A fumer le scrutin de liste / Jusqu’au mégot de mon dégoût". C’est clair. Publié ces jours-ci mais écrit fin juillet, Olivier Besancenot n’aura pas eu besoin de 100 jours pour écrire dans ce livre tout le mal qu’il pense du nouveau pouvoir en place. "Déjà, le compte est loin d’y être", se désole cet ancien candidat à la présidentielle.
Puis d’égrener sa liste de déceptions. "SMIC, emplois, retraites, ces trois sujets explosifs ont déjà fait long feu", se désole celui qui est aujourd’hui l’un des leaders du NPA. A propos de la récente hausse de 2% du SMIC, Besancenot raille : "Avec un 'coup de pouce' comme celui-là, aucun doute que le SMIC sera pris en stop par le Medef".
"Sous ce gouvernement Hollande-Ayrault, rien ne nous sera donné"
Le constat est sans nuance. Loin d’être l’ennemi de la finance, comme il le déclarait au Bourget, François Hollande en serait "le prisonnier". "La gauche qui revient au pouvoir se ligote bien volontiers au règne du capital", estime l’ancien candidat de la LCR. Conséquence : "Sous ce gouvernement Hollande-Ayrault, rien ne nous sera donné. Ce que nous aurons, nous devrons lui arracher". D’où l'appel à la grève et à l’occupation de places publiques. La rue plutôt que les urnes. Le leitmotiv n’est pas neuf au sein du NPA. "La politique institutionnelle (…) est périmée (…) Nous n’avons rien à gagner à laisser nos combats dévoyés, détournés et souvent trahis par ceux qui s’autoproclament les relais légitimes de nos préoccupations", tranche Olivier Besancenot.
En 150 pages (Cherche Midi), Besancenot signe sa rentrée politique. L’ouvrage aurait pu être plus personnel et plus vivant. Argumenté mais un peu sec. Difficile en somme de retrouver la verve du facteur au fil de ces lignes qui commencent par un long bilan du sarkozysme avant de déposer celui d’un hollandisme à peine naissant.
Arthur Nazaret - Le Journal du Dimanche
mardi 04 septembre 2012