Jean-Paul Valette, responsable départemental du NPA, endosse le costume de « commercial » depuis juillet pour permettre la candidature de Philippe Poutou.
Jean-Paul Valette se sert notamment de l'annuaire des maires publié par «Sud Ouest» en 2008 pour contacter et essayer d'obtenir les parrainages de maires du département pour son candidat du Nouveau Parti anticapitaliste.
Téléphone à l'oreille, stylo à la main et les yeux vissés sur l'annuaire des maires de « Sud Ouest » édité après les dernières municipales de 2008, le Sarladais Jean-Paul Valette, 64 ans, n'arrête pas. « C'est pratique, regardez, il y a même parfois leur numéro de portable », montre-t-il.
Le temps presse. Les 500 signatures nécessaires d'ici le 16 mars au candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Philippe Poutou, se font attendre.
6 000 kilomètres parcourus
Alors, l'ancien prof de maths à la retraite, responsable départemental du NPA depuis sa création en 2009, stresse un peu. « Je suis quand même inquiet. Pour le moment, nous en sommes à 450, dont 26 fournies par la Dordogne. Mais sur celles-ci, certaines promesses ne seront pas tenues car entre-temps les maires peuvent s'être également engagés auprès d'autres candidats. J'ai appelé la préfecture qui va nous transmettre les formulaires officiels. Dès la semaine prochaine, on procédera à la collecte, des amis me relayent dans certains coins du département car je ne peux pas être partout. »
Entre juillet et début janvier, Jean-Paul Valette a pourtant parcouru 6 000 kilomètres au volant de sa Modus (son gazole est remboursé), et a rencontré 470 maires pour un premier contact physique. « C'est un travail de commercial », convient-il. Jeune, il était plutôt timide. « Mais en vieillissant, j'ai pris de l'assurance, j'ai celle du vieux militant qui fait son boulot. Je ne dirais pas que j'aime faire ce démarchage, mais il faut le faire. »
« C'est lui la légende ? »
En 1974, pour soutenir Alain Krivine (Ligue communiste révolutionnaire), il avait profité d'une permission durant son service national passé en Allemagne afin d'accompagner un ami en quête des précieuses signatures.
Depuis, chaque campagne présidentielle envoie Jean-Paul à la pêche aux parrainages. Avec une réputation à la clé de « champion toutes catégories ». En 2007, il indique avoir ramené 20 % des 500 signatures nécessaires à la candidature d'Olivier Besancenot. Ce dernier, en le croisant peu avant le premier tour, s'était adressé à lui de la plus reconnaissante des manières : « Ah ! C'est lui la légende ? »
Jean-Paul Valette sourit. « Depuis le temps que je milite, je commence à être connu et mon discours est rodé. Même si je suis un peu en désaccord avec le fait qu'on marche seul, alors que j'aurais voulu qu'on s'allie avec tout ce qui se trouve à gauche du Parti socialiste. Mais bon, c'est comme ça, je fais avec. »
Et que dire de l'annonce du retrait du leader Olivier Besancenot en juin dernier… « C'est sûr que j'ai été déçu. Il y a environ un an, les sondages affichaient seulement 3,5 % en faveur de Jean-Luc Mélenchon (NDLR : Front de gauche) et 11 % pour Besancenot. Aujourd'hui, c'est totalement inversé : 9 pour Mélenchon et 0,5 pour Poutou. Mais quand je parle de Besancenot aux maires, on sent qu'ils sont davantage à l'écoute. J'essaye également de leur faire comprendre qu'en nous donnant leur parrainage, ils se rendent utiles. Ce n'est pas comme s'ils le donnaient à François Hollande qui en a 10 000... »