La fantastique mobilisation du 28 novembre laissera des traces, malgré la décrue de samedi dernier. Le pouvoir s’organise pour y faire face, à nous de maintenir la pression !
Les centaines de milliers de personnes qui ont manifesté samedi 28 novembre contre la loi « sécurité globale » n’ont pas disparu. Après les mobilisations d’avant l’été contre les violences policières, les images de la violence des flics contre les migrantEs place de la République et contre Michel Zecler ont contribué à retourner le point de vue majoritaire.
Un pouvoir qui répond à la mobilisation
Défendre le droit de filmer les actes policiers, c’est revendiquer la possibilité de se défendre contre l’appareil d’État. Refuser l’extension du pouvoir de surveillance et l’impunité policière, c’est faire face à un des instruments fondamentaux de la classe dominante dans la période de crise et d’instabilité que nous connaissons.
Le pouvoir a saisi le risque. Samedi dernier à Paris, la Préfecture de police s’est donnée les moyens d’interdire militairement la manifestation après que la justice lui ait imposé celle du samedi 28 novembre. Un saut dans l’autonomisation du pouvoir exécutif – répressif – par rapport au pouvoir judiciaire. Et l’État accorde la « protection fonctionnelle », un soutien financier, aux policiers qui ont battu Michel Zecler... Le préfet Lallement montre clairement que c’est bien au nom de cet État que les violences sont commises.
Dans la même ligne, le pouvoir continue à désigner les musulmanEs comme « l’ennemi intérieur », prononçant la dissolution du Collectif contre l'islamophobie en France, association de défense juridique contre l’islamophobie. Et ce mercredi 9 décembre est sur la table du conseil des ministres le projet de loi « confortant les principes républicains », ex-loi sur le séparatisme qui non seulement stigmatise essentiellement la communauté musulmane mais reprend des dispositions de la loi « sécurité globale » pourtant unanimement rejetées !
Construire les convergences
La possibilité de construire une mobilisation capable de faire reculer le gouvernement est toujours là, à condition de se rappeler qu’on ne peut pas gagner avec une simple manifestation. Il faut avancer et construire le mouvement en s’appuyant sur ses acquis : les collectifs de familles contre les violences policières, les organisations démocratiques de juristes, de journalistes, de défense des droits de l’Homme, les secteurs du mouvement ouvrier et du mouvement social déjà engagés… Des possibilités existent : manifestations locales, réunions unitaires rassemblant organisations syndicales, politiques et associations, assemblées de la population...
Nous avons des échéances devant nous : contre l’islamophobie ce samedi 12 décembre, avec les sans-papiers le vendredi 18 décembre… Les mobilisations contre la répression policière et l’offensive raciste doivent se conjuguer, pour le retrait des projets de loi liberticides qui se nourrissent et s’opposent aux droits démocratiques de l’ensemble de la population.
Il faut aussi répondre à la situation de crises actuelle. Contre la crise économique qui déstructure la société, il faut imposer l’interdiction des licenciements et le partage du temps de travail financé en prenant sur les profits. Face à la gestion autoritaire de la pandémie, imposons des actions de solidarité par en bas, la réquisition des laboratoires pharmaceutiques et la gratuité du vaccin.
C’est touTEs ensemble et c’est dès maintenant !
Le mardi 8 décembre 2020