Le 16 février est la 5e journée de mobilisation d’un mouvement historique contre la réforme des retraites. Dans plusieurs villes, les manifestations de samedi dernier étaient les plus grosses de l’histoire ! Face à cela, Macron et le gouvernement se donnent une image d’intransigeance. Mais comment maintenir une réforme aussi injuste qu’injustifiée alors que 90 % du monde du travail rejette ce projet ? Macron et sa clique ont perdu leur légitimité, mais ont choisi de poursuivre le bras de fer. Ce qui se joue maintenant, c’est le blocage du pays pour mettre en échec la réforme et toute la macronie.
Il est temps de solder les comptes
La profondeur de la mobilisation exprime un rejet massif de la réforme des retraites. Elle porte aussi en elle des revendications plus larges.
D’abord pour nos salaires qui ont été amputés un peu plus par l’inflation. Nous devons exiger une augmentation générale de 400 euros pour touTEs. Personne ne devrait avoir un salaire inférieur à 2000 euros par mois. C’est un minimum pour vivre dignement ! Par ailleurs, augmenter les salaires, c’est augmenter les cotisations pour les retraites. C’est la solution pour aller reprendre une partie des richesses que le patronat nous vole, et pour chercher l’argent qui permettrait de regagner la retraite à 60 ans après 37,5 annuités !
Pour les services publics détruits par des décennies de politiques libérales et de privatisations, la santé, l’école, le secteur de l’énergie, l’industrie pharmaceutique, doivent être immédiatement retirés du marché. Profits et bien commun, profits et écologie, sont incompatibles. Nous devons mettre les secteurs essentiels de l’économie au service du plus grand nombre. Cela permettrait là encore de récupérer des quantités colossales de richesses qui aujourd’hui sont accaparées par une petite minorité.
Pour gagner, cette fois-ci, pas de grève par procuration !
Le mardi 7 mars, l’intersyndicale appelle à mettre tout à l’arrêt, à bloquer le pays. Le mercredi 8 mars, la jonction sera faite entre grève contre la réforme et grève des femmes. Dans plusieurs secteurs, comme la RATP, des intersyndicales appellent à la grève reconductible à partir de cette date. Si nous voulons gagner, nous ne pouvons pas laisser quelques secteurs entrer seuls dans la reconductible. Certes les cheminotEs, les éboueurEs ou les raffineurEs ont un pouvoir bloquant plus visible que d’autres professions, mais isolés, ils et elles ne pourront pas tenir. Par ailleurs, l’arrêt de la production industrielle, des administrations, des enseignements… est tout aussi importante. Il n’y a pas de secteurs inutiles. Tout le monde doit prendre sa part pour gagner !
En plus de l’arrêt du travail, il faut également réfléchir à des formes de blocage territoriaux. Par quartier ou par bassin d’emploi peut se discuter la question de participer au blocage du pays. Dans tous les cas, pour être plus fortEs, pour gagner en légitimité, il faut que partout, sur les lieux de travail, les quartiers ou les lieux d’études, nous organisions des assemblées générales, des réunions, pour discuter et nous organiser, avec les organisations syndicales, les forces politiques de gauche, les associations, et toutes celles et tous ceux qui veulent contribuer à la victoire.
Construire une alternative anticapitaliste à la macronie
Dans cette mobilisation, Macron et son gouvernement mettent en jeu la suite du quinquennat. Nous aussi ! Nous voulons le retrait de la réforme mais également la chute de ce pouvoir politique qui ne s’arrêtera pas à la réforme des retraites si on le laisse faire.
Contre Macron et ses amis capitalistes, le NPA défend l’unité de toute la gauche sociale et politique. Et il met également en débat la construction d’une alternative politique anticapitaliste qui regroupe toutes celles et tous ceux qui, dans la foulée d’une mobilisation qui ferait tomber Macron et son gouvernement, sont prêts à mettre en place une politique qui soit aussi fidèle aux intérêts des travailleurEs que Macron l’est au Medef et aux actionnaires du CAC 40.
Montreuil, le 14 février 2023