Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle, Philippe Poutou, était en meeting à Hennebont (Morbihan) ce jeudi 17 février 2022. Il n’a pour l’instant obtenu que 199 parrainages sur les 500 nécessaires pour se présenter.
Après Carhaix (Finistère) plus tôt dans la journée et Rostrenen (Côtes-d’Armor) le lendemain, Philippe Poutou, était de passage pour la première fois à Hennebont (Morbihan), ce jeudi soir 17 février 2022. Au Spot, un bar du centre-ville disposant d’une salle de réception prévue pour cent personnes, les chaises ont manqué pour écouter le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle.
Ici, c’est une terre de luttes, vantait une heure plus tôt lors d’une conférence de presse Pierre Le Ménahès, l’ancien emblématique leader syndical de la Fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan), qui pilote son comité de soutien dans le pays de Lorient. La description séduit forcément l’ancien ouvrier de chez Ford, aujourd’hui conseiller municipal à Bordeaux et qui mène sa troisième campagne présidentielle pour offrir des perspectives et faire se relever les têtes.
« Piège du vote utile »
L’enjeu d’une élection, ce n’est pas juste râler, appuie Philippe Poutou, qui défend une politique du quotidien et rêve d’une convergence des luttes. Avec à peine plus d’1 % lors des deux dernières élections présidentielles, son discours sur la logique capitaliste qui détruit tout peut-il rassembler ?
Notre parole porte, elle a de l’écho, les gens ont conscience des injustices mais électoralement ça se traduit de manière ultra-limitée, répond Philippe Poutou. La faute selon lui à une résignation d’une partie des électeurs, au piège du vote utile et à un système politico-médiatique défavorable au NPA.
Des chaînes de télévision organisent des débats en choisissant certains candidats et pas d’autres, dénonce-t-il. Le successeur d’Olivier Besancenot tape aussi sur le système antidémocratique des parrainages. Avec seulement 199 signatures sur les 500 nécessaires à deux semaines de la clôture, on est dans la galère, notre candidature est réellement en danger, s’inquiète Philippe Poutou.
« Danger fasciste »
Pour autant, ce dernier exclut un rapprochement avec Lutte ouvrière et sa candidate Nathalie Arthaud. "Nous sommes très unitaires, pas eux, dit encore Philippe Poutou. Et puis, on dédramatise, additionner les voix pour faire 2 %, ça ne changerait rien."
Une absence du NPA au scrutin d’avril serait une première en plus de vingt ans. "Il est aussi possible qu’on pâtisse d’une droitisation de la société, se désole le candidat du NPA. Sans parler du poids de l’extrême-droite, qui représente un danger fasciste à court terme."