Plus encore que d’habitude, la prétendue « trêve de Noël » sera vide de sens.
Du génocide à Gaza aux multiples conflits
Il n’y a pas de trêve pour la population de Gaza, sous les bombes et le blocus décrété par l’État d’Israël, privée d’électricité, de nourriture et d’eau, de médicaments et de soins et qui meurt en masse (actuellement plus de 20 000). Nous avons franchi un cap : un génocide est en cours à 3300 km de Paris. Pas de trêve pour les PalestinienEs de Cisjordanie livrés à l’arbitraire des colons armés et des soldats israéliens. Nous ne pouvons pas détourner les yeux.
Il n’y a pas non plus de trêve pour la population ukrainienne dans ce troisième hiver de guerre et de résistance à l’offensive de Poutine. Ni pour la population du Soudan, victime de milices armées qui veulent en finir avec le mouvement populaire qui a renversé la dictature en 2019. Ni pour les populations du Congo, victimes des exactions des bandes prédatrices qui veulent contrôler les richesses minières du pays. Il n’y a pas non plus de trêve pour les femmes et les hommes sur les routes de l’exil, chasséEs par les désastres climatiques, la guerre, les famines et la misère.
Une situation catastrophique pour les classes populaires
À Mayotte, la population est privée d’eau potable, d’école, d’accès à la santé. En Martinique et Guadeloupe, l’État français refuse de rendre justice aux personnes empoisonnées par le chlordécone pour cet énième crime d’État sur ces territoires.
Il n’y pas de trêve pour les survivantEs de parcours migratoires inhumains, qui se retrouvent ici sans-papiers et déshumaniséEs, livréEs à des attaques racistes sans précédent, encore plus précariséEs, privéEs de droit par la dernière loi anti-immigration de Darmanin. Soutenue par l’extrême droite, cette loi raciste portée par la droite macroniste et LR, vise aussi à nous diviser et nous isoler les unEs des autres face aux problèmes et aux attaques que nous subissons.
Car pendant que les prix explosent avec l’inflation, les associations humanitaires sont débordées par les demandes d’aides. Des centaines de milliers de personnes sont sans toit, dont près de 3 000 enfants à la rue.
Cela, alors que l’argent coule à flot pour les capitalistes, que les sociétés du CAC 40 engrangent 160 milliards de profits par an, que les hôtels, les gymnases et les mairies se préparent pour les JO, au détriment des libertés démocratiques et des services publics dont les salariéEs, notamment dans la santé et les transports, vont devoir redoubler d'efforts au travail.
Enfin, il n’y a pas de trêve des licenciements et du chômage – comme chez Casino qui comptent 50 000 salariéEs et est menacé de démantèlement – pas plus que pour les violences sexistes et sexuelles qui blessent, détruisent et tuent quotidiennement.
Pas de répit contre Macron
Le capitalisme ne nous accordera jamais de trêve, car la marche incontrôlable de ses crises et désordres politiques broie des vies humaines par millions et hypothèque l’avenir de la planète.
Face à cela, il ne peut pas y avoir de trêve des luttes. La résistance, aux côtés des peuples palestinien, ukrainien, soudanais, des femmes du Congo, les luttes ici aux côtés du monde du travail, des migrantEs et des sans-abris ne peut pas s’arrêter ces prochaines semaines. C’est vital de ne rien lâcher, de préparer dès les premiers jours de 2024, une contre-offensive contre Macron et ses nouveaux alliés des Républicains et des extrêmes droites. Construire un grand mouvement d’ensemble pour mettre un coup d’arrêt aux politiques impérialistes et antisociales. Reconstruire une alternative unitaire et radicale, prémices d’une société débarrassée de l’exploitation et des oppressions, et une force politique pour la porter.
Mardi 19 décembre 2023