Alain Krivine, en quoi votre venue dans les Vosges peut-elle influencer les électeurs en vue du prochain scrutin régional ?
" Nous, on ne sépare pas les objectifs régionaux et nationaux. Ces élections régionales vont être un test national quant à la popularité ou non du gouvernement. Le choix est relativement simple : il y a ce gouvernement de droite qui est notre adversaire et qui a fait une déclaration de guerre sociale aux 3/4 de la population. Le problème est qu'il n'y a pas de résistance sociale à la hauteur de ce qu'il faudrait faire. Chacun se bat un peu dans son coin."
Et vous, vous poursuivez votre action sur le terrain en étant, comme ce soir (lire vendredi) à Golbey !
" On se balade, tous les camarades comme moi, un peu partout pour donner un coup de main. C'est de l'aide militante."
Vous vous êtes fixé des objectifs quant au nombre de voix à obtenir ?
" On ne peut pas se fixer d'objectifs. Il y a un tel désarroi dans l'opinion. Le NPA a un courant de sympathie qui est très fort mais il a aussi un problème : il touche essentiellement des jeunes qui n'ont pas envie de voter. Et les gens ne savent pas à quoi sert un conseil régional. On connaît son président, son maire, parfois son député et c'est tout."
En Lorraine, le NPA se présentera seul face aux électeurs. Avoir des listes unitaires n'était pas une de vos priorités, pour percer un peu plus au sein de l'électorat ?
" Durant les douze réunions nationales qu'il y a eu, à aucun moment nous n'avons pu discuter du programme. Nous sommes pour discuter des revendications. On se bat pour l'interdiction des licenciements, pour que les boites qui ont reçu des subventions du Conseil régional et qui ont ensuite délocalisé rendent le fric, pour un SMIC à 1 500 €… On n'a pas réussi à en discuter et on ne veut pas être coresponsable de ce qui se fait dans les régions. Il y a presque un problème de principe et de morale devant nos électeurs. On dit souvent qu'on est sectaire mais les efforts unitaires, on les multiplie."
Pourtant, au second tour, vous rejoindrez la gauche dans son ensemble !
" Pour l'instant, c'est le premier tour qui compte. Les autres ont déjà annoncé la couleur. Pas nous. Les gens essayent de sauver leurs sièges partout. Alors bien sûr qu'on veut avoir des élus. Pour l'instant, on en a deux. Deux qui viennent d'autres partis certes mais c'est très difficile."
À cause notamment du mode de scrutin ?
" Oui, il faudrait des élections proportionnelles pour qu'on puisse être représentés dans les conseils régionaux. Mais il ne faut pas oublier qu'au premier tour, on choisit, et qu'au second, on élimine."
Propos recueillis par Adeline ASPER