Pour son premier meeting de campagne des élections européennes, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot a choisi de surfer sur la mode guadeloupéenne.
Hier à Montreuil, la vedette n’était donc pas Omar Slaouti, la tête de liste pour l’Ile-de-France, mais Alex Lollia, représentant du LKP, le collectif qui a mené la grève en Guadeloupe en ce début d’année.
C’est à lui que le millier de militants d’extrême gauche réserve la plus grosse ovation. « Prêts à toutes les audaces » « Je ne suis pas venu soutenir Besancenot, précise Lollia, il n’a pas besoin de moi. Je suis là pour parler de notre action. »
Le NPA a pris soin de décorer la salle de banderoles vantant le mouvement antillais. « Avoir invité Alex Lollia, ce n’est pas qu’un clin d’oeil, assure Besancenot. La métropole doit suivre l’exemple de la Guadeloupe. Nous avons eu la démonstration que la grève générale est l’instrument de mobilisation le plus efficace pour obtenir quelque chose. » Depuis son séjour aux Antilles en février, Besancenot rêve de mener le même combat en métropole. Accusé par ses opposants de jeter de l’huile sur le feu en pleine crise (le leader de la CFDT, François Chérèque, l’a même qualifié de « rapace »), Besancenot justifie, tout comme Lollia, les séquestrations de patrons ces derniers jours : « On ne peut pas marcher sur la tête de millions de salariés sans qu’il n’y ait de réponse. » Lollia va jusqu’à appeler à ce mode d’action. « Grèves, barrages, séquestrations… nous sommes prêts à toutes les audaces en Guadeloupe où rien n’est réglé car beaucoup de patrons refusent l’augmentation des bas salaires de 200 € malgré les accords », explique-t-il.
Le LKP s’invite donc dans la campagne des européennes. Mais Besancenot n’ira pas faire un meeting en Guadeloupe, puisque le NPA ne présente pas de liste en outre-mer.
Par Rosalie Lucas.