Philippe Poutou vient à la rencontre des militants pour analyser le mouvement actuel.
Pour le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) la mobilisation contre la loi Travail et les Nuits debout qui en découlent apparaissent comme une divine surprise.Vendredi dernier, Philippe Poutou, porte-parole du mouvement et ancien candidat à l'élection présidentielle de 2012, était à Poitiers pour faire le point sur la mobilisation actuelle avec les militants de son parti, lors d'une réunion publique à l'auberge de jeunesse.
« Ce mouvement, ça correspond à ce qu'on défend depuis longtemps, constate le militant anticapitaliste. Les gens débattent, il y a une envie de respirer dans une société qui penche de plus à plus à droite ou à l'extrême-droite. Ça nous fait du bien à nous, militants. »
Les militants épargnés
Le NPA se garde bien toutefois de laisser entendre qu'il veut récupérer ce mouvement spontané. « Il y a un écœurement des partis, surtout ceux qui ont gouverné. C'est valable pour nous aussi, même si Besancenot ou moi, on est très bien reçus. D'ailleurs toutes les organisations militantes sont épargnées. » « C'est vrai qu'on ne vient pas avec des drapeaux et des tracts », reconnaît la Poitevine Manon Labaye.« Ça va nous aider à militer, reconnaît quand même Philippe Poutou. Mais il y a des freins, à commencer par la répression du mouvement. Ça va jouer. Le 28 avril sera-t-il une fin ou un rebond ? Qu'est-ce qui va se passer demain ? Je ne vais pas faire le malin : je n'en sais rien. Le retrait de la loi El Khomri, ce serait une victoire. Une fois qu'on aura réglé son compte à la loi travail, on passera à autre chose. » Le NPA rêve-t-il de voir évoluer les Nuits debout vers une forme de Podemos à la française ? « Ça peut y ressembler, avec les différences d'un pays à l'autre. On a l'idée qu'il y aura des jonctions entre les mouvements européens. Nous, militants, il faut qu'on rejoigne ces combats. Il y a quelque chose qui se passe. »
Vincent Buche