Au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), la campagne tourne au vinaigre. Depuis que leur figure emblématique,Olivier Besancenot, a décidé de jeter l’éponge en mai dernier, les anticapitalistes peinent à se rassembler autour de leur nouveau candidat, Philippe Poutou, désigné par le parti il y a quatre mois. Dans l’ombre médiatique du charismatique facteur de Neuilly, la candidature de l’ouvrier de l’automobile reste au point mort.
Pis, incapable de résoudre ses désaccords et de surmonter ses querelles intestines, le NPA frôle désormais l’implosion. Dialoguer ou non avec le Front de gauche? Et si oui, comment? Telles sont les questions qui empoisonnent les anticapitalistes qui se divisent désormais en trois courants. Le week-end prochain, chaque clan va même réunir ses troupes pour examiner la situation et faire le point.« Il y a une fracture importante, mais pas de cassure », tente de minimiser Frédéric Borras, l’un des cadres du NPA, partisan d’une ligne ouverte au dialogue avec la coalition des partis à gauche du PS, tout comme l’ancien bras droit d’Olivier Besancenot, Pierre-François Grond.Une position radicalement opposée à celle de la direction du parti, moins favorable à un quelconque rapprochement avec la formation emmenée par Jean-Luc Mélenchon dans la course à l’Elysée. « On va essayer de donner des réponses à des militants déboussolés et sur le départ. On va leur proposer une orientation alternative et de renouer avec le projet fondateur du NPA », avance pour sa part Myriam Martin, l’une des porte-parole de la campagne.« Le profil du parti est trop ouvriériste et isolationniste, réplique Frédéric Borras. Le rassemblement passe par une discussion sérieuse avec le Front de gauche. S’ils expriment clairement leur indépendance par rapport au PS, on dit banco. » En ligne de mire, la constitution d’un grand rassemblement à gauche du PS au lendemain de l’élection présidentielle. Pour s’y préparer, cette faction du NPA multiplie les rencontres avec des membres des différentes composantes du Front de gauche. Désabusé, un militant rouspète : « C’est incompréhensible toutes ces divergences. On est devenus la caricature des trotskistes. »
Ava Djamshidi.