Après son revers électoral, le parti de Besancenot mise sur les luttes pour rebondir. Port-Leucate (Aude), envoyée spéciale.
Les militants du NPA se délectent par avance de la rentrée sociale qui s’annonce agitée, eux qui se sentent davantage à l’aise sur le terrain des luttes. Réunis en université d’été, du 25 au 28 août, à Port-Leucate, dans l’Aude, les quelque 1 100 participants ont misé sur « la tempête sociale » pour panser le douloureux échec subi au scrutin régional (2,5 %). N’allez donc surtout pas gâcher leur plaisir en évoquant le scrutin de 2012 : leur regard est pointé sur la « bataille des retraites ». D’ailleurs, insiste Olivier Besancenot, l’issue de la présidentielle dépendra du bras de fer que la gauche se doit d’engager contre « la réforme Woerth-Sarkozy ».
Revendiquant le « retrait pur et simple » du projet de loi, le leader du NPA parie sur l’unité pour infliger une « victoire » au gouvernement. Sans toutefois omettre de lancer des piques au PS, qu’il somme de ne pas faire de l’abrogation de la réforme, « une promesse pour 2012 ». Sans doute le meeting, vendredi soir, a-t-il été le symbole de l’unité affichée par le NPA, qui n’a invité pas moins de onze représentants de la gauche sociale et politique à prendre la parole devant un public enthousiaste, criant à tue-tête son mot d’ordre de « grève générale ». Mais cette revendication immédiate ne fait pas l’unanimité au sein de la direction nationale. Certains estiment que le fait d’asséner le slogan est contre-productif, préférant une implication du parti dans les comités locaux impulsés par la Fondation Copernic afin de « les transformer en un instrument de l’unité de la classe ouvrière », soutient Ivan Lemaître.
En attendant, le NPA se place sur la ligne de départ d’un marathon qui pourrait le mener jusqu’en 2012. Une candidature issue de ses rangs ne fait aucun doute. Seule incertitude : Olivier Besancenot postulera-t-il ?
Mina Kaci