Dur, dur d’être une star malgré soi. Simple candidat aux régionales en Ile-de-France, Olivier Besancenot veut la jouer modeste. «Je suis une des 18têtes de liste NPA», s’est-il défini hier, en compagnie de sept autres chefs de file régionaux du NPA.
Objectifs. En retrait sur sa chaise, évacuant les micros placés sous son nez vers ses camarades, il se contente de dire que «quelques mots» sur l’Ile-de-France et défendre la gratuité des transports en commun: «Ce n’est pas une utopie, c’est une question de choix politique.»
C’est à Pierre-François Grond, promu porte-parole national de la campagne, qu’incombe la tâche de détailler les objectifs du NPA: «Passer le seuil des 5%. Ce serait le signe d’une permanence d’un courant anticapitaliste indépendant.» Même si les derniers sondages annoncent un NPA en dessous.
Les anticapitalistes seront présents dans 21régions de métropole, mais absents en Corse et en outre-mer «par respect du principe d’autonomie». Dans 11d’entre elles, ils partiront seuls. Ils se présenteront avec d’autres partis de la gauche radicale (Alternatifs, Objecteurs de croissance…) dans les 10autres, dont 3 (Languedoc-Roussillon, Limousin, Pays de la Loire) avec le Front de gauche, qui réunit le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon.
Outre la gratuité des transports en commun, les autres têtes de liste présentes égrènent quelques propositions: «Arrêt des subventions aux entreprises qui font des profits»,«aucun financement aux lycées privés». Mais il sera difficile de voir ces mesures mises en œuvre: si le NPA accepte de fusionner avec le PS et EuropeEcologie (en cas de score supérieur à 5%), le refus d’entrer dans des majorités reste catégorique. «Pour l’instant, ils sont plus intéressés par des fusions rose-orange-vert pâle», déplore Pierre-François Grond. La fin d’un Besancenot seul représentant NPA reconnu par les médias? Pas encore.
Caméras. Malgré leurs bonnes résolutions, les «comme l’a dit Olivier» reviennent dans la bouche des camarades. Interrogé par les journalistes, Besancenot annonce une campagne «antiraciste et anticapitaliste», se réjouit des nouvelles divisions à droite et aimerait voir «Villepin mettre deux, trois tacles à Sarkozy». Et il finit devant les caméras, logo NPA dans le dos, répondant aux questions des télés. Difficile d’imposer une autre voix.
Lilian Alemagna.