Alors que le projet de loi sur les retraites est arrivé au Sénat après que le gouvernement a échoué à le faire adopter à l’Assemblée nationale, la mobilisation ne faiblit pas. La semaine du 6 mars s’annonce à bien des égards décisive, avec la possibilité que nous entrions dans une phase de blocage massif et durable du pays. Tel est en tout cas l’objectif que nous devons nous fixer !
À partir du 7 mars, on bloque tout !
Les premières journées de grèves et de manifestations réussies en janvier et février sont des points d’appui précieux pour la suite. Mais face à un gouvernement qui reste déterminé à passer en force, le plus dur reste à faire. Il s’agit donc d’élever le niveau du rapport de forces, avec la conviction qu’il est possible de gagner, et avec l’objectif de bloquer le pays, plusieurs jours de suite, pour les contraindre à remballer leur contre-réforme. Après des années, voire des décennies de reculs sociaux et de mobilisations défaites, nous sommes dans un moment où il est enfin envisageable d’infliger un revers à Macron et aux capitalistes.
Les 7, 8 et 9 mars offrent la possibilité de faire un saut qualitatif à la mobilisation. L’appel intersyndical à la grève le mardi 7 mars a été petit à petit suivi d’appels à la reconduction dans divers secteurs : RATP, SNCF, raffineries, éboueurs, dans les établissements scolaires de différentes régions... Le mercredi 8 mars, journée de grève féministe, est une journée clé dans la construction de la mobilisation. Dans le contexte du mouvement contre la « réforme » des retraites, le 8 mars doit être une journée de convergence, qui doit permettre de dénoncer plus que jamais l’injustice sociale majeure de la contre-réforme pour les femmes, mais aussi d’élargir, d’ancrer et de durcir la mobilisation. Et le lendemain, les organisations de jeunesse appellent à la mobilisation, un jeudi 9 mars qui pourrait acter l’entrée massive des jeunes dans la bagarre.
Nous pouvons gagner !
Les appels à « tout bloquer » le 7 mars et les jours suivants se multiplient, et c’est tant mieux. Mais un tel mouvement de blocage du pays, qui passera nécessairement par une grève reconductible massive, se construit. Dans nos lieux de travail et d’études, dans nos quartiers, il s’agit de convaincre le plus grand nombre de se lancer dans la bataille. En construisant des assemblées générales, au boulot, à la fac, au lycée ; en organisant, dans les cadres les plus unitaires possible, tant l’unité est une force de cette mobilisation, des réunions d’information, des diffusions de tracts, etc. ; en rendant visible l’opposition à la contre-réforme, par des initiatives de rue, des déploiements de banderoles et de panneaux sur les balcons et aux fenêtres, etc.
La force de notre camp social, et cela avait été rappelé lors de la période du confinement, est que c’est nous qui faisons tourner la société. Si on s’arrête, tout s’arrête. Et si tout s’arrête, ils n’auront pas d’autre choix que de remballer leur contre-réforme ! Au-delà, les faire reculer sur cette énième attaque ouvrirait la possibilité de les faire reculer sur tout le reste de leurs sales projets, y compris la loi « immigration » de l’abject Darmanin.
La bataille en cours est une bataille éminemment politique, et une victoire changerait la donne pour toutes celles et tous ceux qui, quelles que soient leurs sensibilités politiques, veulent faire vivre la perspective d’un autre monde, débarrassé de l’exploitation et des oppressions. En redonnant envie, espoir, en reconstruisant les cadres collectifs, les solidarités, et en bâtissant une réelle alternative politique à Macron et à l’extrême droite, une alternative de rupture anticapitaliste, féministe, antiraciste, écosocialiste.
Le jeudi 2 mars 2023