Le meeting est un moment important de notre université d’été. Cette année, actualité oblige, une place importante a été laissée à nos invitéEs internationaux et des représentants de luttes. Mais avec la crise politique et les politiques d’austérités menées, la situation politique française et les perspectives des anticapitalistes étaient largement présentes, notamment dans la conclusion de la soirée par notre porte-parole, Christine Poupin.
Teresa Rodriguez, députée européenne de Podemos, militante d’Izquierda anticapitalista dans l'État espagnol, a ouvert le meeting. Elle nous a en particulier fait part de la mobilisation des IndignéEs et des « Marches » qui ont permis la naissance du mouvement Podemos.
Technicien du spectacle, Simon, militant du NPA, a présenté la lutte des intermittentEs, des chômeurs et des précaires, et de la nécessité de la convergence des mobilisations. Matthieu, lui, est venu nous parler de la première lutte nationale depuis l’élection de Hollande, celle des cheminotEs. Ces deux interventions ont montré que depuis que Valls est Premier ministre, la rue est de nouveau occupée par des mobilisations de gauche et qu’il y avait urgence de censurer ce gouvernement dans la rue.
Salah Hamouri, militant franco-palestinien représentant du Front de la jeunesse progressiste de Palestine, a fait vibrer les centaines de participantEs et nous a donné une leçon d’espoir pour les temps prochains. Il nous a rappelé que la résistance du peuple palestinien et la solidarité internationaliste avec tous les peuples opprimés étaient légitimes. Cette intervention a aussi été l’occasion de rappeler que le gouvernement, après avoir tenté de diaboliser et de museler le mouvement de solidarité, tente désormais de le criminaliser. Dans les semaines qui viennent, plusieurs militantEs, dont notre camarade Alain Pojolat, sont convoqués par le tribunal. Face à cette criminalisation, une campagne démocratique, unitaire est nécessaire.
Dernière intervenante, Christine Poupin a porté le message d’un NPA offensif et déterminé en cette rentrée. Voici quelques extraits de son intervention :
« La crise politique ouverte se rajoute aux autres crises. Mais au-delà de ces rebondissements, le cap est maintenu et le pied appuie fort sur l’accélérateur. (…) Il y a une chose qu’on ne peut pas dire de la politique de Hollande, c’est qu’elle ne produit pas de résultats : elle en produit des sonnants et trébuchants ! Plus 30 % dividendes pour les entreprises françaises en 1 an. C’est un beau résultat. C’est le résultat d’une politique efficace pour les patrons. Une politique qui, de Pacte de compétitivité en Pacte de responsabilité, a imposé l’austérité, le blocage des salaires, le sacrifice des budgets sociaux, le minage minutieux des protections collectives des salariéEs, tout cela au nom de la croissance, de la reprise, qui permettraient enfin de réduire le chômage et d’augmenter les salaires. De reprise il n’y a pas, de croissance non plus. (…)
On doit se dire surtout que ça redonne force et vigueur aux propositions des anticapitalistes qui sont nécessairement antiproductivistes et qui disent depuis longtemps que le problème n’est pas celui de la croissance mais celui du partage des richesses, celui du partage du temps de travail, de la défense et de l’extension de ce qui permet d’assurer à toutes et tous ce qui est indispensable à la vie, de tout ce qui permet de faire progresser l’égalité et les droits des femmes, la défense et l’extension de la protection sociale par le salaire socialisé donc en prenant sur les profits, la défense et l’extension des services publics pour arracher à la privatisation, à la marchandisation, la santé, l’éducation, la culture, mais aussi le logement, l’eau, l’énergie ou les transports...
Il n’y a pas de politique un tant soit peu progressiste, sociale, écologique, sans non seulement la rupture avec le PS, mais surtout l’affrontement avec ce gouvernement. C’est le sens que nous donnions et continuons de donner à l’opposition de gauche au gouvernement . Et cela n’a rien à voir avec les tentatives de bricolage d’une "nouvelle union de la gauche", d’une "majorité parlementaire alternative", d’un "front du peuple", tel que le propose le PC. Une opposition de gauche, ce ne sont pas quelques phrases assassines dans les médias et des calculs électoraux pour 2017. (…)
Dans toutes ces mobilisations, on a une obsession : unir les résistances, rassembler, faire converger pour faire céder le gouvernement et le patronat. Il faut devenir collectivement leur cauchemar. (…) Et pour cela, nous voulons construire des luttes actives, auto-organisées, créatives. Cette obsession de la convergence des mobilisations, de l’unité, la rage face à la menace de l’extrême droite, c’est ce qui nous a guidé aussi pour proposer, construire, la marche du 12 avril. Et quand on agit, on fait bouger, et le 12 avril a fait avancer une chose essentielle : une convergence politique, syndicale, sociale. Alors oui, on peut être fiers de ce qu’a fait le NPA et on va continuer. (…) Celles et ceux qui se sont retrouvés le 12 avril, et au-delà toutes les forces politiques à la gauche du PS, le mouvement syndical, le mouvement social, doivent unir leurs forces pour préparer un mouvement d’ampleur, une mobilisation nationale, à l’automne au moment du vote du budget. (…) C’est le moment de passer des paroles aux actes ! Agir ensemble ne dispense pas de débattre ensemble, de construire ensemble. Au contraire, c’en est la condition. Et nous réaffirmons notre totale disponibilité à faire de la politique, avec toutes celles et ceux qui, comme nous, ne renoncent pas à un projet anticapitaliste, écosocialiste, émancipateur. »
Sandra Demarcq