La NUPES, l’union des organisations de gauche, est en tête au sortir du premier tour des élections législatives, devant la coalition qui soutient Macron. C’est un désaveu pour le pouvoir de Macron, qui sera le premier président à ne pas obtenir la majorité absolue à la suite de son élection.
L’abstention – plus d’unE électeurE sur deux – montre également le ras-le-bol qui existe dans les classes populaires face aux politiques antisociales et au système antidémocratique de la Ve République, qui a donné le pouvoir présidentiel à un Macron pourtant détesté par une majorité de la population.
Des pas en avant
Rien n’est réglé. L’extrême droite reste hélas à un niveau très élevé, avec près d’un quart des voix, et la droite et l’extrême droite totalisent environ deux tiers de l’électorat. Malgré la claque prise par Zemmour et ses partisans, le danger est toujours présent. Les déclarations de certains membres de la macronie qui appellent à « faire barrage contre l'extrême gauche » au second tour, dressant un parallèle entre NUPES et extrême droite, ne sont pas seulement scandaleuses : elles témoignent d’une banalisation sans précédent du danger fasciste.
Mais ce premier tour apporte de bonnes nouvelles, à commencer par l’élimination dès le premier tour de Blanquer, responsable d’attaques sans précédent contre l’éducation nationale. C’est aussi l’élection dès le premier tour de députéEs de la France insoumise (dont Daniele Obono, une députée particulièrement ciblée par l’extrême droite), et la possibilité de victoires au deuxième tour pour des personnalités comme Rachel Keke, femme de chambre et animatrice d’une grève victorieuse, Danielle Simonnet, opposante LFI à Anne Hidalgo à Paris, Aurélie Trouvé, militante issue du mouvement sociale, ou Abdelkader Lahmar, du collectif de quartiers populaires « On s’en mêle » dans le Rhône.
Amplifier le vote populaire
Au second tour, il est possible d’infliger une défaite à Macron, en amplifiant le vote populaire qui s’est exprimé pour la NUPES, pour éliminer les candidats macronistes, de la vieille droite et de l’extrême droite. Si Macron n’obtient pas la majorité à l’Assemblée nationale, il lui sera plus difficile de faire passer ses attaques antisociales, comme la retraite à 65 ans ou le travail forcé pour les allocataires du RSA.
Cela donnera confiance au monde du travail pour s’affronter à lui et se battre contre sa politique : pour des augmentations de salaires, la retraite à 60 ans à taux plein, le refus des violences policières et des mesures racistes, pour les droits des femmes...
Plus le score de la NUPES sera élevé, plus elle aura de députéEs élus, et plus cette dynamique électorale pourra peser en faveur d’une mobilisation militante pour changer le rapport de forces en faveur de notre camp social.
Pour une autre société libérée du capitalisme
Les élections ne sont qu’une étape, mais un moment qui peut jouer un rôle pour que la peur change de camp, et que nous reprenions l’offensive. Nous voulons que Macron et ses amis capitalistes prennent peur, comme ils l’expriment avec leur campagne agressive, voire délirante contre la NUPES. Nous souhaitons que les classes populaires reprennent confiance en elles pour lutter, pour construire une force politique pour nous représenter nous-mêmes et nous organiser.
La crise du capitalisme produit de plus en plus de pauvreté, d’injustices, de discriminations, de guerres... Les politiques libérales et autoritaires nourrissent le danger mortel de l’extrême droite. Il est temps de rompre avec ce système, pour faire renaître l’espoir d’une société débarrassée de l’exploitation et des oppressions. Pour cela, nous avons besoin d’agir toutes et tous ensemble, en construisant des dynamiques unitaires permettant des victoires sociales et politiques.
Le lundi 13 juin 2022