Comment les partis jugent-ils la rentrée? LEXPRESS.fr a interrogé Pierre-François Grond, membre du comité politique national du NPA.
Comment envisagez-vous votre rentrée politique ?
Cet été, le gouvernement a poursuivi sa feuille de route anti-sociale. Même si cela a été moins médiatisé du fait des vacances scolaires, les conflits persistent comme les fermetures d'usine, La Poste, le pouvoir d'achat décline, l'emploi des jeunes est en berne. La situation reste difficile et dramatique pour la majorité de la population: on approche des 700 000 emplois supprimés en 2009. De plus, 600 000 jeunes vont arriver sur le marché du travail en septembre avec le risque de se retrouver au chômage.
Il s'agit pour nous de constituer un front d'opposition politique et social. Nous avons besoin d'un mouvement syndical et d'une convergence des forces politiques pour s'opposer frontalement à Nicolas Sarkozy.
Quels sont vos chantiers prioritaires ?
L'emploi et l'écologie constituent les questions centrales sur lesquelles nous allons travailler: les plans de licenciement qu'on a connus cet été vont s'accélérer à la rentrée et toucher tous les secteurs de l'économie, que ce soit dans l'industrie automobile, dans la chimie ou l'électronique.
L'écologie, ensuite, s'avère un chantier important parce que la crise écologique nécessite que l'on réfléchisse à un mode de consommation énergétique propre, avant le sommet sur le climat, prévu en décembre à Copenhague. La taxe carbone prônée par Michel Rocard est en cela un mauvais système car cet impôt va pénaliser les plus pauvres sur le principe du consommateur-payeur. Nous sommes partisans d'un dispositif pollueur-payeur où ce sont les entreprises les plus énergivores qui paient. La taxe carbone est un des thèmes centraux qui sont abordés lors de notre université d'été du 23 au 26 août à Port-Leucate (Aude).
Etes-vous favorables à des alliances pour les régionales ?
Nous priviliégions un débat avec les forces politiques partenaires. Une convergence avec toutes les forces anticapitalistes: LO, le parti de gauche, les Alternatifs, les écologistes de gauche...Ce rassemblement viserait à présenter des listes indépendantes du PS. Nous voulons une gauche de rupture différente de la gauche de gestion. Celle des conseils régionaux, détenus par le PS, et qui distribue des subventions aux entreprises qui ferment et licencient leurs employés. Nous désapprouvons cette politique et plaidons pour le retour de ces aides publiques en cas de fermeture de site.
La CGT a décliné votre invitation à l'université d'été...
La CGT est présente à tous les débats organisés par les partis politiques sauf... le nôtre. Nous sommes pourtant ouverts à la discussion pour mettre à plat le désaccord qu'il y a avec le syndicat sur la stratégie d'action revendicative. Il est dommage que la direction confédérale de la CGT refuse tout dialogue. Nous rappelons que nous sommes pour l'indépendance syndicale et non pour la soumission d'un syndicat à un parti. Mais sur certaines questions politiques les luttes sociales contre le capitalisme brutal doivent se faire sur la base d'un rassemblement.