Malgré son affaiblissement, le gouvernement Borne-Macron s’acharne à vouloir faire passer sa réforme des retraites. La grande majorité de la population s’y oppose, elle est minoritaire à l’Assemblée, des millions de personnes se sont déjà mises en grève et ont manifesté. Tout ce qui reste au pouvoir, c’est l’utilisation de tous les leviers institutionnels à sa disposition pour faire passer la réforme : procédures parlementaires antidémocratiques et répression policière.
Répression, 49.3 : ce pouvoir est illégitime
Et de ce point de vue, Macron et les siens tapent fort : 44.3, 47.1, 49.3… Le pouvoir aura prouvé une fois de plus que la Ve République est un régime autoritaire qui permet à un gouvernement minoritaire de faire passer des lois, et qu’il faut finir avec cette Constitution.
Du côté de la répression policière, on atteint un niveau inédit : à Sainte-Soline, la gendarmerie a blessé des centaines de personnes dont deux en état très grave ; à Paris, un cheminot a perdu un œil suite à un tir de grenade lacrymogène en manifestation ; à Albi, comme dans d’autres villes, des militantEs ont été arrêtés par la police chez eux, devant leurs familles ; des centaines d’autres ont été placéEs en garde à vue avant ou pendant des manifestations.
Les méthodes répressives du gouvernement sont dénoncées par diverses organisations de défense des droits démocratiques et humains, et même par l’ONU. Mais le pouvoir persiste, avec Darmanin qui veut désormais interdire l’association les Soulèvements de la Terre. Interdire, réprimer les révoltes : voilà leur politique !
Ce gouvernement est triplement illégitime : par ses scores très faibles aux élections présidentielle et législatives, par son utilisation du 49.3 pour une réforme minoritaire dans la population, par ses méthodes autoritaires. Nous devons l’arrêter ! Et Darmanin, qui a fait sienne la rhétorique et la politique de l’extrême droite, doit dégager sans délai !
Nous pouvons gagner, nous devons gagner
Le mouvement est d’une puissance historique, même s’il a des faiblesses : les grèves reconductibles ne sont pas assez fortes, de même que les assemblées générales et réunions interprofessionnelles où on discute du mouvement, de ses suites, où on organise des actions collectives.
Ce dont nous avons besoin, c’est, comme en Mai 68, d’une grève générale, d’un blocage du pays, pour faire reculer le pouvoir. Pour la construire, il nous faut réussir les grandes journées de grève, y être à chaque fois des millions et que chaque secteur qui le peut reconduise les grèves.
L’enjeu de réussir la journée de grève et de manifestations du jeudi 6 avril, appelée par l’intersyndicale, est essentiel. Nous pouvons, nous devons être encore plus nombreuses et nombreux que lors des précédentes journées. Les actions de blocages, de gares, de routes ou autres, permettent aussi de mettre en difficulté le gouvernement et le patronat.
Le NPA propose qu’à ces actions, qui dépendent de nous touTEs, de ce que nous sommes capables de discuter dans nos assemblées générales et réunions interprofessionnelles, on ajoute deux perspectives. La première est celle de réunions de toutes les organisations de gauche, associations, syndicats, partis, pour discuter de comment construire une réponse sociale et politique des exploitéEs et des oppriméEs, face à Macron, au patronat et à leur Ve République, et de comment poser la question d’un pouvoir réellement au service de notre camp social. La seconde est de mettre en débat une grande manifestation à Paris, vers l’Élysée, pour aller chercher Macron. On a viré Louis XVI, on a empêché Charles III de venir parader, on peut bien virer le roi Macron, Emmanuel Ier !
Le 3 avril 2023