Publié dans l'Est républicain (dont interview en vidéo)
À neuf jours de la clôture des parrainages, il en manque 200 au candidat du NPA pour pouvoir se présenter. « Mais c’était pire en 2017 », estime l’ouvrier, qui a déjà postulé deux fois à l’élection présidentielle. Il y croit car il y a nécessité à porter la voix d’une gauche de combat.
Nous l’avions croisé, en 2012, par un froid de gueux, bonnet sur la tête, à la portière Sochaux de PSA, puis, en 2017, alors qu’il était une nouvelle fois candidat à l’élection présidentielle , par un temps plus clément, à cette même sortie. En dix ans, Philippe Poutou , représentant du NPA (nouveau parti anticapitaliste) , élu municipal à Bordeaux, ouvrier (au chômage car licencié), n’a que peu changé.
La situation non plus, constate sombrement celui qui a choisi un meeting au foyer d’Audincourt pour son troisième tour de piste. « Tout s’est aggravé : économiquement, socialement, écologiquement », estime-t-il, citant au passage le film « Don’t look up » où tout le monde se voile la face devant la catastrophe annoncée. « Pour nous, il y a urgence. Et la solution, c’est être anticapitaliste car on voit bien qu’avec le reste, on va droit dans le mur ».
Violence sociale
Des preuves ? Malgré la crise sanitaire, « on continue de supprimer des lits à l’hôpital » et tandis qu’on se gargarise de la bonne marche de l’économie - avec plus de 13 milliards de profits pour Stellantis - « 8 à 9 millions de personnes vivent, dans notre pays, en dessous du seuil de pauvreté ». Dénonçant une société de plus en plus violente, où « l’arrogance et l’indécence des riches » s’affichent en sautoir, Philippe Poutou veut faire entendre une autre voix que « celle de la haine (Zemmour), de l’ultralibéralisme (Macron) et de la fausse écologie (Jadot). »
Son credo ? La gauche de combat, celle qui se fédérera, un jour peut-être, sur le terrain et par le bas. En attendant ce réveil, le candidat veut être du débat. Ce sera difficile : ce mercredi, et alors que la clôture des parrainages est dans 9 jours, il en manquait encore 200 (sur 500) au candidat. « Mais c’était pire en 2017 », conclut Philippe Poutou, fustigeant au passage un système injuste envers les « petits partis ». « On va y arriver : nous n’avons pas le choix ».