BORDEAUX (Reuters) - Philippe Poutou, désigné candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) pour l'élection présidentielle de 2012 en France, a invité dimanche sa formation à montrer un visage plus collectif.
Interrogé par Reuters, le délégué CGT à l'usine Ford de Blanquefort (Gironde) a également concédé que le parti d'extrême-gauche ne parviendrait pas forcément à rassembler les 500 signatures d'élus nécessaires pour se présenter à l'élection.
Cet ouvrier de 44 ans, devenu l'un des symboles de la lutte pour la survie de son usine, succède au plus médiatique Olivier Besancenot, qui a renoncé à se présenter une troisième fois après 2002 et 2007.
"C'est une discussion qui a eu lieu en peu de temps depuis la défection d'Olivier Besancenot", a dit Philippe Poutou au lendemain de sa désignation par les délégués du NPA réunis en conférence nationale à Nanterre, près de Paris.
"Le NPA a cherché la meilleure solution et a décidé du profil du candidat, plutôt un ouvrier", a-t-il expliqué. "D'autres avaient la légitimité mais, pour des raisons diverses, n'ont pas voulu se porter candidat, et c'est tombé sur moi."
"Il n'est pas question que je sois un super candidat comme Olivier Besancenot", a-t-il ajouté. "Il faut montrer un visage plus collectif pour éviter la personnalisation".
Philippe Poutou, qui ne fait pas partie de la direction du NPA, sait qu'il est loin d'avoir la popularité d'Olivier Besancenot, le postier de Neuilly qui fut aux deux dernières élections présidentielles le candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), mouvement ayant donné naissance au NPA.
Il sait que la bataille sera dure, ne serait-ce que pour recueillir les fameuses 500 signatures.
"Ca va être très, très dur, surtout qu'on est en retard", a-t-il dit. "Avec Besancenot, qui est très populaire, on les a eues à l'arraché. Il est possible qu'on ne les ait pas."
Claude Canellas, édité par Patrick Vignal