La campagne pour l'élection présidentielle de Philippe Poutou, candidat du NPA, passait par Metz ce mardi pour un meeting au Foyer de Jeunes Travailleurs Pilâtre de Rozier.
2012, 2017, 2022 : c'est la troisième fois que Philippe Poutou se lance dans la campagne pour l'élection présidentielle. Le candidat du Nouveau Parti Anticapitaliste passait mardi 1er février par Metz, pour un meeting au Foyer de Jeunes Travailleurs Pilâtre de Rozier.
Difficile collecte des parrainages
Première préoccupation de l'ancien ouvrier de Ford dans la région bordelaise : réunir les 500 parrainages. "Nous ne sommes pas du tout confiants", avoue Philippe Poutou qui fait les comptes : 250 promesses sont en cours de conversion, soit le même niveau qu'il y à 5 ans à un mois de la clôture. "On ne sait pas trop comment ça va se passer avec la crise sanitaire qui n'aide pas trop les discussions, et une ambiance politique qui n'est pas terrible avec des idées réactionnaires pas très présentes."
"La seule option, c'est d'y arriver. On a pas fait tous ces mois de campagne pour ne pas se qualifier"
Redonner espoir
Dans cette campagne, Philippe Poutou entend défendre une candidature qui n'aurait rien "candidature de témoignage" et une gauche "de combat, radicale et anticapitaliste" : salaire minimum à 1800 euros, réduction du temps de travail hebdomadaire pour créer des emplois, défense des services publics, nationalisation de banques et d'entreprises de l'énergie, abaissement de l'âge de la retraite, interdiction des licenciements pour les entreprises qui font des profits, accueil inconditionnel des réfugiés... Face à la "droitisation de la société" qui l'inquiète, le candidat du NPA constate "une population désarmée", "une résignation" des électeurs de gauche à qui il veut "redonner espoir." Si Emmanuel Macron est le symbole à ses yeux de "l'ultralibéralisme", ses mots sont aussi durs vis-à-vis des autres candidats de gauche : "La gauche abîme tout quand elle est au pouvoir. La droite et l'extrême-droite s'en nourrissent."
"La gauche n'est pas nulle de ses divisions, mais de ses trahisons"
Prenant l'exemple de ses anciens camarades de Ford à Sarre-Louis, dont les salariés subissent de longues périodes de chômage partiel et l'incertitude sur leur avenir, Philippe Poutou dénonce des multinationales qui ferment des usines et bloquent les salaires malgré "des records de bénéfices et de dividendes." Quelles solutions face à cela ? "Changer la donne et poser la question de la réquisition des usines" répond le candidat qui fustige un Etat qui a abandonné "le bras de fer." Mais cela pose, conclut-il, "le problème de l'organisation sociale et économique de notre pays."