Philippe Poutou était dans le Limousin ce samedi. Le candidat à la présidentielle pour le NPA était l'invité d'honneur de la fête anticapitaliste à Limoges. Une fête qui a réuni environ 150 personnes. L'occasion de parler notamment services publics, précarité, logement ou encore transports.
Philippe Poutou vient d'arriver de Bordeaux par le train. Bonnet sur la tête, il se fond parmi les militants et les sympathisants déjà arrivés et avec qui il est en train de discuter. L'ancien salarié, licencié, de l'usine Ford en Gironde, est candidat pour la 3e fois à l'élection présidentielle. "La situation politique n'est pas favorable" explique Philippe Poutou, "et pour moins se compliquer la vie, ce n'est pas la solution idéale, mais on a choisi un visage connu auprès des élus".
Car c'est aujourd'hui la préoccupation principale du candidat et de ses soutiens : la course aux 500 parrainages, synonymes de candidature officielle à la présidentielle. A un mois de la clôture, le NPA compte officiellement, selon le Conseil Constitutionnel, 54 parrainages et aurait environ 250 promesses.
Une situation similaire à celle de 2017à deux détails près, rajoute Hubert Sanguinette, membre du NPA en Haute Vienne : "Les élus subissent des pressions multiples. Parfois de la part de leur conseil municipal, et puis il y a la publication des parrainages. Un élu qui soutient un petit candidat ne veut pas dire qu'il est d'accord avec ses idées, c'est pour lui permettre d'être présent. Ce qu'on demande aux maires c'est un geste démocratique."
Nous sommes utiles au débat - Philippe Poutou
Un message peu entendu pour l'instant en Limousin où un seul élu a donné sa signature au candidat anticapitaliste, le maire de Neuvic en Corrèze. Mais la situation n'inquiète pas outre mesure les responsables du parti : "Quelques élus sont prêts à nous parrainer. Ils attendent une quinzaine de jours, selon les compteurs."
Mais Philippe Poutou de rajouter : "On craint que la dernière phase soit plus compliquée par la crise sanitaire et la situation politique différente, plus dure avec l'omniprésence des idées réactionnaires. Donc, on risque de passer au travers et on en appelle toujours aux élus qui pensent que nous sommes utiles au débat, que nous sommes complètement légitimes. On veut faire cette démonstration : nous sommes un courant politique, certes minoritaire qui n'a aucune chance de gagner, mais ça n'empêche qu'il y a un intérêt à ce qu'on soit là pour forcer les débats, dire des choses, même par rapport à la gauche."
Dans la salle, beaucoup de jeunes sont venus écouter le candidat parler de son programme : hausse des salaires, avec un Smic à 1800 euros, de retraite à 60 ans, de revenu d'autonomie pour les 16/25 ans et de baisse du temps de travail avec une semaine de 32h sur 4 jours. Il a aussi été question de moyens en plus pour les hôpitaux, les écoles, d'un service public de l'énergie pour répondre à la précarité énergétique et l'urgence climatique, de la fin du nucléaire.