En difficulté dans les sondages et dans la course aux 500 parrainages, le candidat anticapitaliste était en déplacement ce samedi 12 février à Perpignan pour renouer le fil d’une campagne bien mal embarquée pour l’extrême gauche.
Sept mois après avoir participé à Perpignan au rassemblement en opposition au congrès du Rassemblement national qui se tenait dans la ville, Philippe Poutou était de retour en Pays catalan. Il s’agissait pour le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) de battre campagne à moins de deux mois du premier tour de la présidentielle.
C’est devant le centre de documentation des Français d’Algérie dans le quartier Saint-Mathieu, que Philippe Poutou a commencé son périple à Perpignan qui s’est terminé par l’animation d’une réunion publique au cinéma Castillet. Le leader trotskiste a pu prendre connaissance des batailles que mènent les militants locaux du NPA contre ce lieu de mémoire qu’ils considèrent comme faisant l’apologie du colonialisme.
Mais davantage que ces querelles historiques et mémorielles, Philippe Poutou a souhaité remettre au centre du jeu la question sociale. Et tant pis si les sondages le placent à moins d’1 % des intentions de vote et qu’il n’a récolté pour l’heure que 146 parrainages sur les 500 espérés. « On est devant une campagne électorale dominée par les forces réactionnaires alors que dans le même temps, on subit un climat de résignation collective », regrette celui qui était déjà candidat en 2012 et 2017.
Cette bataille pour l’Élysée, Philippe Poutou la voit donc un moyen de mettre au premier plan les thématiques des luttes sociales quitte à passer pour une candidature de témoignage. Mais cette fois-ci, il ne devrait pas être le seul à gauche. « Notre campagne doit faire l’écho aux colères et ras-le-bol exprimés dans la rue ou dans les entreprises. Il s’agira ensuite, après la présidentielle, de reconstruire des outils pour organiser les combats à venir autour d’une gauche militante et de combat ».
Reste à savoir si Philippe Poutou aura le droit au chapitre et aux débats télévisés entre présidentiables alors qu’il est en retard dans sa course aux 500 parrainages indispensables pour concourir à la présidentielle. « Malheureusement, c’est possible que l’on rate la marche, alors que l’on y était arrivé les quatre dernières fois. Les élus subissent des pressions et nombreux en ont ras le bol de ces parrainages. Ce n’est pas un hasard si les deux-tiers ne soutiennent personne. On espère que les maires vont réagir et me mettre dans les pattes d’Emmanuel Macron car nous avons toute notre légitimité pour cela ».
Julien Marion