L'ex-premier lieutenant de Maxime Gremetz vient de rejoindre le parti de Besancenot. Il lui apporte son expérience d'élu à la Région et surtout, ses réseaux au sein de la CGT.
À y regarder de près, il n'avait pas beaucoup de choix ; Jean-Luc Belpaume, « ex-porte-flingue » de Maxime Gremetz, député suppléant mis au placard par son boss dans le cadre des élections régionales, vient d'adhérer au NPA d'Olivier Besancenot. Et selon toute vraisemblance, on le retrouvera sur les listes de ce même NPA aux prochaines régionales. « De par mon éducation, mon parcours tant professionnel que personnel, de par ma formation syndicale, il était impensable d'abandonner l'action politique, rappelle Jean-Luc Belpaume. C'est donc naturellement que j'ai accepté de rejoindre le NPA, sans opportunisme, sans exigences. Juste avec cette volonté qui m'anime de vouloir combattre toutes les injustices, où qu'elles se trouvent. Je me mets avec d'autres, à la disposition d'une organisation qui respecte ceux qui y militent, dans leurs diversités. »
Cette adhésion à la gauche radicale pourrait n'être qu'anecdotique si elle ne risquait de bouleverser, en partie au moins, le paysage à la gauche de la gauche, lors des régionales.
Syndicaliste influent, Jean-Luc Belpaume, après avoir fait ses armes sur la plateforme logistique de Go'Sport à Camon, a longtemps été l'une des chevilles ouvrières de l'Union locale CGT d'Amiens. À l'articulation entre Maxime Gremetz et les sections syndicales CGT de la zone industrielle d'Amiens, il quitte son mentor en emportant dans ses bagages ses réseaux. Des réseaux dont il pourra, en partie au moins, faire bénéficier le NPA.
Une épine dans le pied de Gremetz
Jusqu'à quel point ce ralliement au NPA sera-t-il de nature à changer la donne à gauche ? Difficile à dire. Unique certitude, c'est une épine dans le pied de Maxime Gremetz qui perd là un point d'appui dans ce monde ouvrier qu'il courtise tant.
Effet des vases communicants : le NPA gagne ce que Maxime Gremetz perd. Pas forcément négligeable au moment où l'un et l'autre cherchent à capter les voix de ceux qui, à gauche, n'envisagent pas d'union au second tour avec le PS, et encore moins une participation à un exécutif.
Le NPA partira donc seul mais en cultivant une image d'ouverture. Pas forcément suffisant mais indispensable néanmoins, pour prétendre piétiner les plates-bandes de Maxime Gremetz et celles de Lutte Ouvrière, puisqu'ils sont à trois à briguer les suffrages de la gauche radicale.
Philippe Fluckiger